T R O I S I È M E A P P E N D I C E .
Produits des Volcans.
Le nom de volcan, emprunté de celui de VuL
cain , qui, suivant la mythologie, étoit le dieu du
fep, a été donné aux montagnes qui vomissent
habituellement de la flamme èt de la fumée, et
d’où sortent, de temps en temps, par explosion,
des torrens de matières fondues,
Les signes avant-coureurs des éruptions, sont
des tremblemens de terre, des tonnerres souter-.
rains, de violens mugissemens (i). Bientôt après,
la fumée, qui sort presque continuellement de la
bouche du volcan, augmente et s’élève en forme
de colonne verticale, dont le sommet, cédant à
son propre poids, s’affaisse en s’arrondissant, et se
présente sous 1 aspect d’une tête de pin, qui a
pour tronc la partie inférieure. Cet arbre agité
par le vent, prend la forme d’un nuage épais,
qui, transporté à une grande distance, laisse par
intervalles de longues traînées de fumée.
Le progrès de l’effervescence s’annonce par la
projection des cendres, des scories et des pierres
enflammées, qui s’élancent en divergeant, comme
(1) Mémoires sur les Iles Ponces , e tc ,, p$r Dolpmieu ,
p. 164 et sn iv ., et p, 278 et suiv,
des gerbes de feux d’artifices, et retombent autour
de la bouche du volcan. Enfin, il s’élève du
fond de la coupe où du cratère une matière liquide
et brûlante , semblable à un métal en
fusion. Elle remplit toute la capacité de cette
coupe , et arrive jusqu’aux lèvres. Une quantité
abondante de scories flottent à sa surface , et
comme elle a dans le cratère des mouvemens alternatifs
d’élévation et d’abaissement , les scories
dont elle est couverte se montrent; et disparois-
sent tour à tour.
Cependant la matière liquide se déborde, coule
sur les flancs du cône, et descend jusqu’à sa base.
Là elle se dilate, et prenant un mouvement progressif,
tantôt, ce qui est le cas le plus ordinaire,
elle sort de dessous une espèce de croûte formée
des parties qui se sont consolidées à la surface ,
tantôt elle se replie sur elle-même, de manière
que la partie inférieure vient se placer en dessus.
A mesure qu’elle s’avance, elle détruit et enveloppe
tout ce qui se présente sur son passage,
franchit les obstacles qu’elle n’a pu renverser,
envahit des terrains de plusieurs lieues d’étendue,
et va porter le ravage et la désolation où régnoient,
un instant auparavant, le calme et l’abondance.
Lorsque la matière fondue, encore renfermée
dans le cratère, est trop compacte et trop pesante
, pouf être soulevée jusqu’au sommet, son
effort occasionne une ou plusieurs nouvelles rup