Américains façonnoient cette substance en forme
de haches, dont ils se servoient au lieu d’ins-
trumens de fer ; et pour expliquer comment
ces peuples étoient parvenus à élaborer ainsi une
matière aussi rebelle à la lime et aux autres ins-
trumens d’acier, dont ils étoient d’ailleurs dépourvus
, on a présumé qu’au sortir de la terre , elle
étoit moins dure que quand le dessèchement
lui avoit enlevé son humidité. ; que c’étoit dans
cet état de mollesse que les sauvages l’avoient travaillée
, et qu’ensuite ils lui avoient fait prendre
de la dureté en l’exposant au feu (i).
Mais ce qui aie plus contribué à rendre cette pierre
célèbre, c’est la vertu qu’on lui a prêtée de guérir
la colique néphrétique , et d’atténuer les pierres
du rein , lorsqu’on la portoit attachée au cou ,
ou à quelqu’autre partie du corps (2) ; on la
nommoit, dans ce cas, pierre néphrétique ou
pierre divine. Delà sont venues tant d’amulettes en
forme de plaques ovales, de coeur, de cylindre,
de poissons, d’oiseaux , etc., que l’on perçoit d’un
ou deux trous, dans lesquels on passoit le ruban
(1) Buffon, hist. nat. des minéraux, édit. in-12 , t. V II ,
p. 55 et suiv.
(2) A n’en juger que par le ton de confiance avec lequel
Boëce rapporte des guérisons opérées par le moyen
du jade , on seroit porté à croire que la colique néphrétique
n’est qu’un mal d’imagination. Boëce , gemmar. et
liipid. liisLoria, lib. I l , e. 110./
qui servoit à suspendre la pierre. On voit un grand
nombre de ces amulettes dans les collections de
minéralogie et d objets de curiosité , ou elles sont
à leur véritable place.
Il y a beaucoup d’analogie entré le jade néphrétique
et certaines pierres travaillées , d’un vert
plus sombre que celui de ce jade, et dune figure
ovale , renflée vers le milieu , amincie vers les
bords, et alongée en cône à l’une de ses extrémités.
Ces pierres sont connues sous le nom de
pierres de circoncision et de casse - têtes. On
croit qu’elles ont été aussi façonnées par des peuples
sauvages, qui les employ oient aux mêmes usages
que nos haches et nos coins. Elles paroissent se
rapporter à la sous-espèce que les Allemands ont
appelée beilstein ou pierre de hache. On trouve
d’autres pierres de la même forme , dont la matière
est tantôt un basalte et tantôt un quartz-
jaspe.
NIL K o u p h o l i t h e ( f ) , c’est-à-dire, pierre
légère.
Id ., Lametherie, théor. de la terre 3 2e. édit.}
t. I I , p. 547.
La koupholithe forme des groupes de petites
lames translucides, d’un blanc un peu nacré, et
quelquefois d’une couleur jaunâtre. Ces lames sont
très-minces, et ont à peine un millimètre de largeur.
Celles qui sont le mieux prononcées paroissent