simplement leur soufre r sans changer de forme,
prennent alors le nom de fer hépathique, ainsi que
nous le dirons dans un instant.
Mais il arrive très-souvent que le fer provenu
de la décomposition du fer sulfuré-, est remanié
par les eaux, qui l’entraînent et le déposent en
différens lieux. Telle est , suivant l’opinion de
plusieurs naturalistes célèbres , l’origine d’une
grande partie des substances nommées hématites
et ocres ferrugineuses3 et de cette immense quantité
de fer oxydé en globules ou en masses , qui
forment ce qu’on appelle mines de fer de transport.
Ainsi l’on peut dire que si le fer sulfuré, à
l’état de pyrite, n’est jamais exploité directement
pour le métal qu’il contient, parce qu’il ne produirait
qu’un fer de mauvaise qualité , c’est lui
qui, préparé par la nature elle-même , devient
comme la source de ces mines abondantes, dont
l’art tire tous les jours un parti si avantageux.
C’est encore une opinion communément reçue
parmi les physiciens , que le fer sulfuré est un des
principaux agens qui interviennent dans la production
des embrasemens souterrains , et qu’il est
la cause de la chaleur de presque toutes les eaux
nommées thermales.
5. Les usages du fer sulfuré, dans son état naturel
, sont très - bornés. On a trouvé , dans les
tombeaux des princes Péruviens, des plaques de
fer sulfuré poli, qui paroissoient avoir servi de
miroirs , d’où est venu à ces corps le nom de miroirs
des Incas (i).
Le fer sulfuré a été appelé aussi pierre de carabine
3 parce qu’on en armoit les carabines avant
que le silex servit à cet usage (a).
La marcassite du commerce , qui n’est autre
chose qu’un fer sulfuré uni à une petite quantité
de cuivre, a été souvent employée pour faire
des chatons de bague , des boutons , et autres
ouvrages semblables.
A p p e n d i c e . ,
i . Fer sulfuré décomposé.
Pyrites fuscus, Waller., t. I I , p. i 33. 7. Mine
de fer hcpathique, de Lisle , t. I I I , p. 2,65.
Cette substance n’est autre chose que du fer
sulfuré, dont le soufre s’est dégagé, sans en altérer
la forme cristalline. Dans ce cas , le brillant
métallique a disparu, et la couleur a passé au
brun ou au noirâtre. La pesanteur spécifique et
la dureté sont sensiblement diminuées.
Une des plus belles observations de Romé de
Lisle , est celle qui l’a conduit à reconnoitre que
(1) C ’étoit. l'usage , chez les Péruviens, d’enfermer dans
les tombeaux des souverains tout leur or et leur argent
avec leurs meubles.
(2) Henckel, Pyritol., trad, franc., p. 37. \