voit, par différens passages, qu’ils s’imagiïioient que
le fer s y reproduisoit à mesure qu’on l’extrayoit ;
et lorsque Virgile l’appelle une île féconde en
veines inépuisables d’acier { f , il s’exprime sans
métaphore. La mine est composée en grande partie
de 1er hematite , dont les cavités sont tapissées de
cristaux , qui ont quelquefois plus de trois centimètres
dépaisseur. La mine de Framont, dans
les Vosges, fournit aussi des cristaux de la même
espèce, mais en général beaucoup plus petits.
La plupart présentent la forme de la variété tra-
pézienne {fig. 129) , mais- pour l'ordinaire très-
raccourcie entre les bases o , de manière que ces
cristaux ressemblent a des lames hexagonales à
doubles biseaux.
Les deux mines que nous venons de citer sont
susceptibles d offrir une grande diversité de reflets
irises. Rien nest plus agréable que de voir
ces reflets s etendre par zones ou par taches sur
la surface des cristaux d’un certain volume, tels
que ceux de 1 île d Elbe , ou étinceler sur les
groupes qui, comme ceux de Framont, sont composes
de cristaux lamelliformes , que l’on prendroit
pour un assemblage de petites pierres gemmes ,
choisies parmi celles, qui brillent des teintes les
plus vives et les plus flatteuses pour l’oeil.
(1 ) Irisula inexliaustis clialybum generosa metallis. AEneid.,
h x 1 v- J74-
D E M I N É R A L O G I E. 47
.On trouve aussi du fer oligiste en Norwège et
en Suède , sous la forme de masses qui ont le
tissu sensiblement .lamelleux,. et dont l’action sur
le barreau aimanté est en général plus marquée
que celle des cristaux de l’île d’Elbe et de Framont.
n. J observerai a ce sujet, que quand on éprouve,
a l aide d un barreau d’une, certaine force, le magnétisme
des cristaux qui se trouvent dans ces deux
dernières localités, il est bon de présenter successivement
le même point aux deux pôles du bar-
leau. Car le cristal étant lui-mênîeun aimant,
mais qui n’a qu’une vfcrtu assez foible,. il pourroit
arriver que dans l’une des deux épreuves le barreau
restât immobile. Nous avons déjà dit que
cela auroit lieu, si la force du barreau sq bor-
noit à détruire le magnétisme du cristal ( j) , sans
pouvoir y substituer le magnétisme contraire. C’est
une suite de la théorie, d’après laquelle un corps
à 1 état d aimant ne peut agir sur un autre , qu’autant
que celui-ci est sorti lui-même de son état
naturel, et qui! s est fait dans son intérieur un
déplacement, ou plutôt une décomposition du
fluide magnétique. ^
3. Enfin, le fer oligiste habite aussi les terrains
volcaniques, en particulier ceux du Puy-de-Dôme,
du Mont d Or et de Volvic. Ses cristaux , ordi-
(1) Y oyez ci-dessus , p. 36,