A n n o t a t i o n s .
I. Les marbres secondaires doivent leur cassure
terreuse à un mélange - d’argile chargée de
fer oxydé, et leurs couleurs à la présence de ce
métal.. On voit qu’ils se rapprochent beaucoup
des marnes par lëur composition.
Le caractère extérieur le plus propre à faire
distinguer ces marbres de ceux que l’on regarde
comme primitifs, consiste en ce que la cassure
de ceux - ci présente des grains brillans. Cependant
on trouve quelquefois dans les marbres secondaires
des veines ou même des masses assez
considérables de chaux carbonatée cristallisée
confusément, qui ont un tissu lamellaire ou même
granuleux analogue à celui des marbres de première
formation (i). Ainsi, le caractère dont il
s’agit n’est pas général. Il seroit peut - être plus
vrai de dire qu’il ne se trouve point de calcaire
compact à cassure terne dans les terrains primitifs.
Mais ce ne seroit encore ici qu’un résultat
d’observations qu’il ne faudroit pas ériger en règle.
a. Les marbres secondaires différent encore
des primitifs par leurs couleurs plus vives et
plus diversifiées. Tout le monde connoît l’usage
qu’on en fait dans la construction et l’ameublement
des édifices. On taille le marbre de Florence
en plaques rectangulaires qui forment de petits
( i) Saussure , Yoyage dans les Alpes, N03, 1601 et 2235,
tableaux naturels propres à amuser la curiosité.
Suivant l’explication de Dolomieu (1), ce marbre
étoit originairement une pierre calcaire argilifere,
uniformément mélangée de fer oxydé, dans laquelle
le retrait, occasionné par le dessèchement,
a produit une multitude de fissures qui, se croisant
dans toutes les directions, ont soudivisé le
bloc en polyèdres irréguliers à surfaces planes.
Dans la suite, il s’est fait une sorte de transuda-
tion de la matière calcaire, qui a rempli les fissures
, et soudé tous les prismes qu’elles séparoient.
En même teipps le bloc subissoit une altération,
en vertu de laquelle le fer s’oxydoit davantage,
ce qui donnoit aux parties altérées une teinte
plus rembrunie. Or,’ comme les blocs de marbre
ruiniforme étoient adhérens aux montagnes voisines,
et tellement disposés qu’ils ne présentaient
à l’air qu’une de leurs faces, l’altération n’agis*
soit qu’en allant de cette même face vers les
parties situées à l’intérieur. De plus, comme tous
les polyèdres qui composoient le bloc étoient isolés
entre eux par des cloisons intermédiaires de chaux
carbonatée, en sorte que chacun d’eux avoit une
existence particulière indépendante de celle des
autres, l’altération a dû se faire inégalement,
et s’étendre, à différentes profondeurs, dans les
diverses parties d’un même bloc. Si donc l’on
(1) Journ. de phys., octobre, 1793., p. 285 etsuiv,