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tion de toutes les autres , l’état du faisceau entier
s’assimilera à celui de l’une quelconque des aiguilles
composantes, et cet aperçu peut nous aider
à concevoir, en général, la distribution des fluides
dans un aimant considéré comme un faisceau d’aiguilles
magnétiques infiniment déliées.
Maintenant la loi suivant laquelle décroissent,
en allant des extrémités vers le milieu, les quantités
de fluide actif, soit austral, soit boréal, qui
sollicitent les deux moitiés de l’aimant, doit être
felle qu’il y ait équilibre entre toutes les forces de
ces quantités de fluide, en supposant que ces mêmes
forces agissent les unes sur les autres en raison ♦
inverse du carré de la distance. Or, la théorie fait
voir que, dans cette hypothèse, les quantités de
fluide dont il s’agit décroissent rapidement, en
partant des extrémités, jusqu’à une assez petite distance
, passé laquelle le décroissement se fait avec
beaucoup de lenteur. Il en résulte que dans un
aimant les centres d’action sont peu éloignés des
extrémités, et que l’action des parties qui se rapprochent
du centre est presque nülle, ce que nous,
avons'vu avoir également lieu pour les tourmalines,
Nous sommés à présent en état de concevoir ce
qui arrive, lorsqu’on détache d’un aimant une
partie situçe Vers l’une des extrémités. Car il est
d’abord évident que le fragment commencera par,
un pôle austral, et finira par un .pôle boréal. De
plus, les forces de ces deux pôles qui n’étaient pas
D E M I N i K A L O G I E.
égales au moment de la séparation, le deviendront
ensuite par une nouvelle distribution des fluides
conformément aux lois de l’équilibre ; en sorte que
le fragment aura, ainsi que l’avoit l’aimant entier
, ses deux moitiés animées de forces égales et
contraires. - r
12. Passons maintenant à l’exposition des phénomènes
produits par le magnétisme naturel. Si
l’on porte une aiguille aimantée successivement à
différent points du globe, il y en aura quelques-
uns où sa direction coïncidera exactement avec le
méridien du lieu. Mais dans d’autres points elle
s’écartera du plan de ce cercle, tantôt vers l’orient,
tantôt vers l’occident, et la quantité de
lecartement variera suivant les lieux. On a donné
à cette déviation le nom de déclinaison.
Pour mesurer la déclinaison, on suppose un
plan vertical qui passe par la direction de l’aiguille,
L’angle formé par ce plan avec le méridien
du lieu, donne la quantité de la déclinaison, et
l’on appelle méridien magnétique, le cercle qui
coïncide avec le plan dont il s’agit.
13. L’aiguille est sujette à une autre espèce de
déviation. Supposons qu’étant-en équilibre sur son
pivot, avant d’être aimantée, elle se trouvât située
dans un plan exactement parallèle à l’horizon.
Dès qu’elle aura reçu la vertu magnétique,
elle prendra une position plus ou moins inclinée
par rapport à ce cercle, excepté à certains en