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Caractères distinctifs , entre le fer azuré et le
cuivre carbonate bleu pulvérulent. Celui-ci conserve
sa couleur dans l’huile ; l’autre y noircit. Le
cuivre carbonate communique au verre de borax
une belle couleur verte, et dans le même instant
la couleur métallique cuivreuse , tandis que le fer
azuré ne produit, dans le même cas, qu’une couleur
d’un brun-noirâtre, qui passe au vert-sombre,
V A R I É T É ,
Fer azuré pulvérulent^
u4 N N Q T A T I O N 8.
1. Le fer azuré se trouve sous la forme d’une
poudre plus ou moins fine, mêlée à l’argile, ou,
répandue à la surface de la terre, ou disséminée
dans la tourbe des marais. Il est ordinairement
d’un bleu-pâle, lorsqu’on le dégage des matières
qui l’enveloppent. Mais le contact de l’air avive
cette couleur, et la change en un bleu plus ou
moins intense.
2. On connoît, sous le nom de bleu de Prusse-
et de bleu de Berlin , une composition artificielle,
dont la découverte est due à Diesbach. Cette com->
position, et le bleu d’outremer qui se retire du
lazulite ( i) , sont les deux matières des couleurs
( i) Yo,yez l’article relatif à ce minéral, t. I I I , p. 149.
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bleues employées le plus ordinairement par les
peintres. Les opinions des chimistes sur ta nature
du bleu de Prusse, ont été long-temps partagées.
Aujourd’hui, on s’accorde généralement à regarder
cette substance comme le résultat de la combinaison
du fer avec un acide animal, que 1 on a
appelé acide prussique ; et parce que la substance
naturelle qui est l’objet de cet article , a quelques
caractères communs avec le prussiate de fer artificiel,
on lui a donné le nom de prussiate de fe r
natif Mais cette dénomination ne paroît être fondée
sur aucune expérience décisive. On seroit plutôt
tenté de regarder le minéral dont il s agit
comme un fer phosphaté, d’après l’analyse qu en a
faite le célèbre Klaproth, qui en a retiré de 1 acide
phosphorique. Mais cet acide n’y existoit qu’en très-
petite quantité , et pou voit n’être qu’un principe
accidentel, fourni par des matières animales mêlées
à la terre dans laquelle le minéral avoit été produit.
En attendant qne l’on ait détermine 1 état particulier
dans lequel le fer se trouve ici, et les
principes qui le minéralisent, j’ai cru devoir substituer
au nom de prussiate de fe r , qui dit beaucoup
trop, eu égard à nos connoissances actuelles,
un nom qui, moins significatif, fut par-là même
plus propre à désigner le sujet d’une question encore
indécise,
3. Un des terrains les plus anciennement connus
, d’où l’on retire du fer azuré, est celui qui avoi