Nous ne parlerons pas de quelques autres faits
dont 1 existence n’est pas aussi généralement admise,
non plus que des hypothèses à l’aide desquelles
les géologues ont essayé de tracer l’histoire
physique de la formation de notre globe, et
des révolutions qu il a éprouvées, et nous nous
hâtons d’en venir à l’objet direct de cet appendice.
Nous indiquerons succinctement les principes
que nous avons adoptés , pour la distribution et
la nomenclature des substances qu’il renferme, en
prenant surtout pour guide le Cit. Dolomieu , qui
a tant vu et si bien vu.
On peut diviser en trois ordres tous les agrégats
qui doivent être placés dans cet appendice.
L ’un contiendra céux qui résultent de la réunion
de plusieurs substances contemporaines qui ont
cristallisé à la fois , en s’entrelaçant les unes dans
les autres, à la manière de plusieurs sels mis en
dissolution dans un même liquide (i) ; c’est à cet
terre , dont il avoue qu’il n’avoft pu concevoir la vraisemblance
, avant d’avoir vu par lui-même tout ce qui peut
servir de preuve à cet événement mémorable. Observations
jfiir les montagnes. Pètersbourg, 1782, p. 72.
(1) Nous ne considérerons aucun ordre d’ancienneté
dans la formation de ces agrégats , et nous ferons de
même abstraction de tout ce qui tient à des questions sur
lesquelles les géologues sont partagés, comme celle de savoir
si le granité a été formé par couches semblables aux
assises de pierre qui composent nos édifices , ou s'il a été
produit comme d’un seul jet. En un mot, nous nous borordre
qu’appartiennent les agrégats connus sous
le nom de granités , d'ophites, de porphyres, etc.,
et autres, que l’on regarde comme étant de première
formation, et que l’on a désignés plus spécialement
sous la dénomination de roches.
Dans le second ordre, seront compris les agrégats
dont l’origine-est plus récente, ou que l’on
considere comme étant de seconde ou de troisième
formation, et qui paroissent devoir, le plus souvent,
leur naissance à des sédimens, et leur dureté au
dessèchement. Tels sont les marbres coquilliers,
les marnes, une partie des schistes , etc.
Au troisième ordre appartiendront les agrégats
composés de fragmens ou de débris de substances
plus anciennes , qui etoient d’abord amoncelés sous
la forme de quantités discrètes , et qui ont été
réunis ensuite par un ciment. C’est dans cet ordre
que viennent se ranger les pouddings, les brèches
et les gres , qui ne sont autre chose que des pouddings
à grains fins.
A 1 égard de la nomenclature que nous avons
adoptée dans cet appendice, nous observerons que
les objets auxquels elle se rapporte sont moins susceptibles
de noms propres que de définitions ; car,
si Ion y fait attention, on s’apercevra aisément
que les mots d e granité, de poiphyre, de serpentin,
de gneiss, etc., usités jusqu’ici, étoient restreints
nons ici à ce que présente de plus général le point de vue
sous lequel ce sujet peut être envisagé.