nutes, de blancs qu’ils étoient devenoient dua
rouge de rose, auquel succédoient le rouge pourpré,
le violet et le brun. Cette dernière couleur se
change à la longue en un brun - noirâtre (i). Ces
phénomènes rappellent le mot de Schéele, qui ap-
peloit caméléon minéral, une combinaison d’oxyde
de manganèse et de potasse, dont la couleur de-
venoit verte dans l’eau chaude, et rouge dans l’eau
froide.
Cependant plusieurs auteurs assurent avoir conservé
long-temps, sans altération sensible, du manganèse
métallique, obtenu par l’art. De Born dit
que Klaproth s’est assuré que le manganèse réduit,
selon la méthode de Bergmann, après avoir été
dissous dans l’acide nitrique et précipité par la potasse
, s’effleurissoit à l’air, tandis que le manganèse
révivifié, sans avoir été dissous, ne s’effleurissoit
pas (2). M. Kirwan remarque que le manganèse
, semblable en cela au fer, absorbe du
charbon pendant sa fusion, et il pense que c’est
ce principe qui, absorbant à son tour l’humidité,
ètl’oxygène, est la cause de l’altération que subit
le manganèse , et que le métal qui échappe à l’oxydation
doit sa conservation à l’absence du charbon
(3).
(1) Eîém. d’hist. nat. et de chimie, t.. I I , p. 489 et4go.
(2) Catal. , t. I I , p. 122.
(3) Eléments of mineralogy , t. I I , p. 288 et 291.
Le
Le citoyen Picot Lapeyrouse est jusqu’ici le seul
naturaliste qui ait cité du manganèse natif (1). La
substance regardée comme telle , par ce savant,
étoit sous la forme de boutons un peu aplatis,
malléables jusqu’à un certain point, ayant le tissu
lamelleux, avec une sorte de divergence dans la
disposition de ses lames. Il l’a trouvée dans les
mines de fer de la vallée de Vicdessos, au ci-devant
comté de Foix. Il seroit intéressant, si l’on
rencontroit de nouveau cette substance, de vérifier
, par des expériences directes , son identité avec
le manganèse à l’état métallique, obtenu par des
moyens artificiels.
Depuis long-temps, le manganèse oxydé retiré
de ses mines, est d’un grand usage dans les manufactures
de verre blanc et de glaces. Ces matières,
lors même qu’on a apporté le plus grand soin à
leur fabrication, ont assez souvent des teintes de
verdâtre, d’olivâtre ou de jaunâtre, qui altèrent
leur limpidité. Le manganèse, mêlé en petite quantité
à la matière vitreuse, a la propriété de l’éclair-
cir, et d’en faire disparoître les fausses couleurs (2).
C est pour cette raison qu’on l’a nommé le savon
du verre ou des verriers. Au contraire, si l’on
ajoute à la matière vitreuse une quantité de manganèse
plus grande que celle qui suffit au but qu’on
(x) Journ. -d eph y s ., janvier , 178S , p. 68.
(2) Macquer, diction, de chimie, au ïnot vitrification
T o m e IV. Q