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droits de la terre. On a donné à cette seconde déviation
le nom d'inclinaison.
14 . Si l’on part de l’un des endroits où la déclinaison
est nulle , et qu’on s’avance vers le
Nord ou vers le Sud, on pourra passer par une
suite de points où elle sera pareillement nulle.
Mais ces points ne se trouveront pas sur un même
méridien ; ils formeront une courbe irrégulière-,
qui aura des inflexions en différens sens.
Halley est un des premiers qui ait entrepris de
tracer sur une mappeinonde ces suites de points
où la déclinaison ést zéro , et que l’on a appelées
bandes sans déclinaison. On a observé jusqu’ici
trois bandes sans déclinaison, qui ont été suivies
par les marins, jusqu’à des latitudes plus ou moins
considérables.
Mais de plus, la déclinaison varie avec le temps
dans un même lieu, et ses variations ne croissent
point dans lé même rapport que le temps, en
sorte que les bandes sans déclinaison changent continuellement
et de position et dé figuré. A Paris,
la déclinaison, étoit nulle en 1666 ; aujourd’hui
elle est d’environ 22d vers l’Ouest.
2 5. Ce n’est pas tout encore. L’aiguille est sujette
à une variation diurne particulière, que personne
n’a observée avec plus de soin que Gas-
sini (1), et en vertu de laquelle sa direction, du
(1) De la déclinaison et des variations de l’aiguille aimantée
, Paris , 1791.
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moins à Paris, s’écarte un peu d u ‘pôle, depuis
environ huit heures du matin, jusqu’à deux ou
trois heures après-midi* et s’en rapproche ensuite
jusqu’à environ neuf heures du soir ,, après quoi
l’aiguille reste stationnaire jusqu’au lendemain. Elle
fait ainsi continuellement de petites oscillations, dont
telle est la marche générale, que la somme des mou-
vemens qui ont lieu vers l’Ouest j l’emporte sur
celle des mouvemeiis en sens contraire, de manière
que la déclinaison va en augmentant du
même côté.
. j6. Enfin, on a remarqué que les forces qui
sollicitent l’aiguille vers les mouvemens dont nous
venons de parler, éprouvoient de petites perturbations
passagères , qui faisoient varier les époques
et les directions de ses oscillations diurnes,
et qui dépendoient de certaines causes locales,
telles que les aurores boréales, les neiges, les
brouillards, les vents d’Est et les tremblemens de
terre.
17. L’inclinaison de l’aiguille a aussi ses variations
:, qui deviennent surtout sensibles. lorsqu’on
change de latitude. Elle est nulle à peu près à I’é-
quateur, de manière que tous les points où l’aiguille
est exactement parallèle à l’horizon, forment
une courbe irrégulière , qui coupe Féquateur *sôus
de petits angles. A mesure que l’on s’écarte de ce
cercle, en allant vers un pôle ou vers l’autre,
l’inclinaison va en augmentant, de sorte que l’ex