à croire qu’ils ont réuni dans une même espèce
avec le néopètre plusieurs variétés du palaïopètre.
Cependant M. Kirwan, qui suit ici, comme
presque par tout, le système de Wérner, après avoir
décrit le hornstein, ajoute qu’ayant éprouvé beaucoup
de morceaux de cette substance, par une chaleur
plus active que celle du chalumeau , il n’en a
trouvé qu’un seul qui ait donné des signes de fusion
(f). Mais alors on est embarrassé de savoir où
ce; minéralogiste a placé, dans sa méthode, une
substance qui forme dans la nature d’aussi grandes
masses que le palaïopètre.
Quoi qu’il en soit, le néopètre de Saussure, ou
le hornstein de Werner, en supposant ces mots
synonymes , ne nous .paroît pas devoir être regardé
comme une espèce particulière, mais plutôt
comme une simple variété du quartz, qui se rapporte
à ce que nous appelons quartz-agathe grossier.
A l’égard des cristaux de hornstein cités par
M. Kirwan, et qui ont été découverts près de
Schnéebcrg, il y a beaucoup d’apparence qu’ils
ne sont autre chose que des pseudo - morphoses
de silex, qui ont remplacé des cristaux prismatiques
, équiaxes , etc., de chaux carbonatée, et
c’est le jugement qu’en porte Gmelin, dans sa
description du petrosilex (2).
(1) Eléments of mineralogy, b I , p. 3o3.
(a) Llnnuei Syst. nat. , edit. i3 , Lipslæ, 179^, t. III,
p. i85.
3. Il reste une aqtre question à résoudre. Le
palaïopètre de Saussure lorme-t-il une espèce a
part, ou n’est-il, comme le néopètre, qu’une simple
variété d’une espèce déjà connue? C est sur
quoi Saussure ne s’est pas expliqué. Mais Dolomieu
, qui a voit indiqué au savant genevois le fondement
de la distinction entre les deux petrosi-
lex, a cherché depuis à préciser la notion de celui
- c i, et son opinion, dont nous allons donner
un exposé, a été adoptée par les Citoyens Le-
lièvre, Alex. Brongniart, et par plusieurs autres
célèbres naturalistes français.
On peut concevoir le petrosilex, en général,
comme un feld - spath sans tissu lamelleux, non-
susceptible de cristallisation, et qui est, par rapport
au feld-spath ordinaire, ce qu’est le silex à
l’égard du quartz, quelle que soit d’ailleurs la
cause, qui, dans l’une et 1 autre de ces substances,
se soit opposée à l’agrégation régulière des molécules
intégrantes. Mais comme le petrosilex,
lors de sa formation, s’est trouvé dans des circonstances
analogues à celles où ont été produites
les roches, qui ne sont autre chose que des agrégats'
de différentes pierres , il est toujours lui-
même plus ou moins mélangé de molecules propres
à d’autres substances, qui entrent dans la composition
des roches. Tant que le mélange, imperceptible
à l’oeil, n’empêche pas le tissu de la substance
de paroître uniforme, et que le résultat de