minéralogie dévoile les propriétés physiques des
êtres qu’elle considère, et pour en rendre l’étude
plus piquante, elle y joint celle des causes dont
ils dépendent ; elle détermine, à l’aide du calcul ,
les lois qui président à la structure des corps réguliers
, et, non contente d’expliquer ce qui est soumis
à ses observations, elle enveloppe dans ses
formules tous les possibles, et fait sortir, en quelque
sorte d’avance-,' des retraites souterraines * les
formes qui se dérobent encore à ses yeux. Environnée
de. collections où la nature ne se montre,
pour ainsi dire, que par extrait, occupée des détails
d’un sujet que sa compagne a l’avantage de
voir en grand, elle relève ces détails par les résultats
généraux qu’elle en déduit, et dans lesquels
elle porte la certitude et la précision, qui sont le
partage des véritables sciences. La géologie ¡, de
son côté , démêle , dans la composition diversifiée
des terrains, les indices d’une formation plus ancienne
ou plus récente ; elle marque les transitions
qui servent à lier les extrêmes ; elle contemple à
la fois les formes des grandes masses, leurs différentes
hauteurs, leur structure,. leur enchaînement
et leur correspondance ■; et à la vue de ce
vaste ensemble, où il reste encore quelques témoins
du travail ancien de la nature, où la mâin
du temps a laissé çà et là son empreinte, elle peut
quelquefois remonter, de ce qui est, à ce qui a
été, par des conjectures toujours précieuses, lorsqu’âles
sont sagement déduites de l’observation,
et qu’elles partent d’un esprit fidelle à interpréter
le langage des faits , sans avoir l’ambition de suppléer
à leur silence.
Il n’entre pas dans notre plan de donner ici
l’extrait des nombreux ouvrages qui ont paru sur
cette matière. Mais nous avons pensé qu’on nous
saurait gré d’exposer succinctement un petit nombre
de faits, dont plusieurs géologues très-célèbres s’accordent
aujourd’hui à reconnoître l’existence, en
y joignant les conséquences qui paroissent en découler
immédiatement.
• i°. Nous plaçons au premier rang l’aplatissement
de la terre vers les pôles, qui a été démontré et
déterminé par les physiciens géomètres, mais qui
est trop étroitement lié avec les faits géologiques
pour être passé ici sous silence.
20. De ce fait, donné directement par l’observation
, 011 est remonté à un fait ultérieur qur en-
offre l’explication, mais qui n’a eu qu’une existence
bornée. Il consiste en ce que la terre a été
anciennement dans un état de liquidité (1). Car
on conçoit qu’alors la vitesse de rotation, et par
une suite nécessaire , la force centrifuge allant 'en
augmentant depuis le pôle jusqu’à l’ëquateur, de-
voit altérer de plus en plus la pesanteur suivant
(1) Newto, philosoph. natur. principia mathem., lib. I I I ,
prop. 18, theor. ÎB.