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 sont  inclines  entre  eux  de  ii3^  et  67^,  ce  qui  
 fait une  différence  de  23d  avec  les  incidences  des  
 faces du  cube. La nouvelle substance  est  d’ailleurs  
 sensiblement  plus  dure  que  la  chaux  sulfatée  ordinaire  
 ; sa  pesanteur  spécifique  est  plus  grande  ,  
 dans  le  rapport  d’environ  9  à  7 ;  enfin,  elle  ne  
 blanchit  ni  ne  s’exfolie  comme  elle  ,  par  l’action  
 de la  chaleur. 
 Il  résulte  delà,  qu’en  comparant  les  deux  substances  
 l’une  avec  l’autre,  avant que  leur composition  
 chimique  fut  connue ,  on  auroit pu  prononcer  
 davance,  qu’elles  devoient  constituer  deux  
 espèces  différentes.  Maintenant,  si  l’on  a  égard  
 aux  analyses  de  ces  deux  substances,  on  trouve  
 que  la  chaux  carbonatée  ordinaire  est  composée  
 de  3a  parties  de  chaux  surs 100,  de  46  d’acide  
 sulfurique  et  de  22  d’eau,  tandis  que  la  nouvelle  
 substance  a  donné  40  de  chaux  et  60  d’acide,  
 sans  eau de  cristallisation;  d’où il  suit que  le rapport  
 entré  les  quantités  de  chaux  et  d’acide  est  
 à  peu  près  celui  de  2  à  3  dans  les  deux  substances. 
 2.  Il  se  présente  ici  une  réflexion  qui  mérite  
 d’être  pesée..  On  sait  que  les  substances  que  l’on  
 a  nommées  sels,  et  du  nombre  desquelles  est  la  
 chaux  sulfatée  ordinaire,  lorsqu’elles  cristallisent  
 dans  un  liquide  aqueux,  s’approprient une  partie  
 de  ce  liquide \9  à laquelle on  a  donné  le nom d'eau 
 de cristallisation, parce  qu’elle leur est nécessaire,  
 pour  que  leurs  molécules  prennent  un  arrangement  
 régulier.  Si  on  dépouille  une  de  ces  sub-  .  
 stances ,  par  exemple,  l’alumine  sulfatée,  de  son  
 eau  de  cristallisation,  au moyen  de la  calcination ,  
 et qu’on  la  remette  dans un liquide aqueux,  elle y  
 rêprendra une  nouvelle quantité  d’eau  égale à celie  
 qu’elle  avoit  perdue,  et  ce  n’est  que  par  l’intermède  
 de cette  eau  qu’elle pourra  repasser de  l’état  
 informe  auquel,  l’action  du  feu  l’avoit  réduite,  à  
 celui  de  cristallisation  régulière  (1). 
 Or,  comment  est-il  arrivé  que  certaines  quantités  
 relatives  de  chaux  et  d’acide  sulfurique  
 ayent  formé,  par  leur  combinaison,  des  masses  
 vraiment  cristallines,  sans  le  concours  de  l’eau  
 de  cristallisation,  tandis  que  les  mêmes  quantités  
 relatives  de  chaux  et  d’acide  sulfurique  ne  
 peuvent  produire  les  cristaux  de  chaux  sulfatée  
 ordinaire  ,  sans  s’adjoindre  une  quantité  d’eau  
 équivalente  à plus  d’un  cinquième  de  la  totalité %  
 Cette différence  ne paroît provenir ni de la  chaux,  
 ni de l’acide, considérés en eux-mêmes, puisqu’à cet 
 (1)  Je  doute  que  i’on  aille  assez  loin  ,  lorsqu’on  se  contente  
 de  dire  ,  comme  on  l’a  fa it ,  qu’un  principe  dont  
 une  substance  s’empare  ,  dès  qu’elle  est  en  contact  avec  
 lu i,  et  sans  lequel  il  lui  est  impossible  d’arriver  à  son  état  
 de  perfection,  est  étfanger  à  son  essence,  surtout  si  l’on  •  
 considère  que  la  quantité  de  ce  principe  est  constante  
 dans  les  différens  cristaux  d’un  même . sel.