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21. L’aiguille suspendue librement est maintenue
dans sa position par des forces dont les unes
la tirent vers le nord et les autres vers le niiçli,
Or, l’expérience fait Voir que ces forces contraires
sont égales entre elles. Bouguer avoit conclu cette
égalité , de ce qu’un fil auquel étoit sùspendue par
le milieu une aiguille aimantée, conservoit exactement
son aplomb. Coulomb a vérifié le même
résultat par un moyen bien simple, qui consiste
à peser l’aiguille avant de 1 aimanter,. et ensuite
après l’avoir aimantée. Le poids étant absolument
le même dans les deux cas, on en conclut que
les forces qui sollicitent l’aiguille vers le nord sont
' égales à celles qui la sollicitent vers le midi, parce
que si:les unes l’empprtoient sur les autres, leur
excès se composeroit avec la gravite pour changer
la pression exercée par l’aiguille sur la balance.
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Cet effet se concilie assez bien ayec l'hypothèse
d’un noyau magnétique , dont les deux centres
d’action sont à une distance de l’aiguille incomparablement
plus grande que la langueur de cette
aiguille: car la force de chaque centre étant répulsive
par rapport à l’un des pôles de l’aiguille ,
et attractive à l’égard du pôle contraire , l’attraction
devient sensiblement égale à' la répulsion *
dans le cas où les distances auxquelles s’exer-
çent ces deux actions ne différent que d’une quantité
presqu’infiniment petite par rapport à ellesmêmes.
D E M I N É R A L O G Î E . 53
mêmes. Ainsi les deux actions de chaque centre
sur les deux pôles, étant égales et opposées entre
elles , il y aura pareillement équilibre entre la
somme des actions des deux centres sur un des
pôles de l’aiguille et celle des actions relatives à
l’autre pôle; mais si l’on tenoit une aiguille suspendue
au-dessus d’un Barreau aimanté , de manière
qu’elle fût plus voisine d’un des centres que
de f autre, on la verroit s’approcher davantage
du premier , et le fil de suspension dévieroit de
ce côté, parce qu’alors la distance , à laquelle
chaque centre du barreau agiroit sur les deux
pôles de l’aiguille , seroit comparable à la longueur
de cette aiguille. . / i, »
22, 11 nous reste à parler du magnétisme des
mines de fer situées dans l’intérieur du globe,
On a quelquefois observé que des morceaux
d’aimant qu’on venait de retirer de la terre , et
qu on laissoit dans la même position où ils étoient
avant l’extraction , ; avoient leurs pôles situés en
sens inversé de celui qui auroit du avoir lieu dans
l’hypothèse où ces morceaux auraient acquis leur
magnétisme par I action d un aimant situé au centre
du globe. Pour, lever la difficulté qui paroit en
résulter contre l’existence de cet aimant, il faut
simplement supposer avec Æpinus , qu’il se forme
naturellement dans les mines d’aimant des points
coriséquens, analogues à ceux que l’on observe
quelquefois par rapport au fer que nous aiman-
Tome IV. G