pèce de pâte. Pour réussir à le fondre, il fini droit
y mêler des fondans , qui le feroient revenir à son
premier état, et le rendroient cru et non malléable.
Le fer forgé , mis en contact .avec des matières
charbonneuses, et ramolli par faction du feu,
au point de pouvoir se pénétrer de ces. matières ,
se convertit en acier. Lfopération de la trempe que
l’on fait subir à l’acier, n’en change point la nature
; elle fait seulement varier l’arrangement de ses
parties. Elle augmente à la fois sa dureté, sa fragilité,
son volume , et lui donne u n grain plus grossier.
D’après cette théorie, qui a été très-bien développée
dans un mémoire des Citoyens Vander-
monde , Monge et Bertholet ( i ) , la différence
entre le fer fondu, le fer forgé et l’acier, dépend
de deux principessavoir, l’oxygène et le carbone.
Leur réunion constitue le fer fondu ; l’absence de
l’un et de l’autre, au moins en quantité sensible,
caractérise le fer forgé ; dans 1 acier, le carbone
existé seul sans oxygène.
Le fer de fonte est susceptible de prendre une
forme régulière, comme les autres métaux, a 1 aide
d’un refroidissement lent et gradué. Je n’ai rien vu
de plus intéressant en ce genre, que ce qu’a obtenu
le Cit. Poulain - Boutancourt, dans un fourneau
de forge, où il avoit tout dispose de
manière à favoriser la cristallisation du métal. Il
en est résulté de très-jolis groupes d’octaedres im(
i ) Mém. de l’Acad. des S c . , 1786, p. i 3a et»suiv.
plantés les uns dans les autres, dont l’assortiment se
présente, à l’ordinaire, sous l’aspect d’une pyramide.
La ténacité du fer est telle, que ce métal, réduit
en un fil d’environ 2,7 , ou ± de pouce
d’épaisseur, soutient, SanS se rompre, un poids de
2io,3 kilogr;, ou 45o livres.
Le fer pris dans chacun des trois états ou nous
l’avons envisagé, est employé pour differens ouvrages.
Les mortiers, les boulets, les plaques de
cheminée, les tuyaux pour la conduite, des eaux,
sont faits avec du fer coulé , qui a passé immédiatement
dans des moules après la première fonte.
• Tout le monde connoît les services multipliés
que nous tirons du fer forgé et de l’acier. C’est
lui. qui, entre les, mains du laboureur , sollicite la .
terre à produire des moissons abondantes, et qui,
entre les mains du guerrier, protège ces moissons.
Dans nos édifices, il s’adapte, sous mille formes
diverses, aux pièces qui doivent être fortement
réunies, à celles qui ont besoin de se mouvoir.
Par tout il fait notre sûreté, et ce que nous avons
de plus précieux, est sous sa garde. Il fournit à
l’horlogerie et aux différens arts mécaniques une
foule dmastrumens pour façonner et perfectionner
leurs productions. On a vu les sauvages de l’Amérique
prodiguer for, pour avoir en échange un
couteau, un marteau , une scie ; et si l’or étoit
quelque ¡ chose à leurs yeux, c’étoit par l’avantage
de pouvoir être converti en fer.