trémité de l’aiguille qui regarde le pôle voisin ,
s’abaisse continuellement en dessous de sa première
position. Cette variation ne suit pas le rapport des
latitudes. La plus grande inclinaison dont on art
encore parlé, est de 8ad, et à. été observée par
Phipps, à 79d 44r de latitude méridionale, et i3 i d
de longitude. L’inclinaison varie aussi avec le temps
dans un lieu donné.
18. Plusieurs physiciens célèbres, entre autres
Halley etÆpinus, ont fait dépendre la direction
des aiguilles magnétiques, dé l’action d’un très*
gros aimant, de figure sphérique ou à peu près,
qui formoit comme le noyau du globe terrestre.
Pour expliquer la déclinaison et sa variation an-
nuelle , la seule qui fut alors connue, Halley sup-
posoit que ce noyau magnétique avoit quatre pôles
, dont deux étoient fixes, et les deux autres
avoient un mouvement très-lent autour des premiers.
. ;
Mais pour que cette hypothèse fut admissible,
il faudroit, comme le remarque très-bien Æpi-
nus ( i) , que les courbes qui passent, soit par les
points où la déclinaison1-est nulle, soit par ceux
où elle est d’un nombre donné de degrés, conservassent
constamment la même figure, et ne fissent
que changer de position autour du globe, ce qui
est bien éloigné d’être prouvé.
,(x) Tentamen theoriæ electr. etmagnet. , p.. 27.Q et 271.
Æpinus jpropose, mais avec une sage réserve,
une autre explication * qui s’adapte au cas où les
courbes dont nous venons de parler cbangeroient
de figure avec le temps. Il séroit possible alor^,
selon ce savant physicien, que la déclinaison de
l’aiguille aimantée provint en général de la figure
irrégulière du noyau magnétique du globe, ou
d’une distribution inégale du fluide dans son intérieur
; et pour rendre raison de la variation de
cette déclinaison, ainsi que de celle deTinclinài-
son, dans un même lieu par succession de temps.,
on poürroit supposer que la. figure du noyau ou
la distribution du fluide qu’il renferme fut elle-
même variable. Æpinus présume aussi que l’action
des mines de fer répandues dans le sein du globe,
pourroit influer sur la variation dont il s’agit , et
que peut-être même elle en est la seule cause (1) .
Suivant M. Prévost , il n’est pas nécessaire de
récourir à un noyau particulier pour expliquer le
magnétisme naturel. Il suffit que la décomposition
du fluide magnétique, qui ne se. fait que dans
l’intérieur du fer, par les moyens que nous avons
à notre disposition,, puisse avoir lieu même hors
de ce métal, par des causes naturelles plus puissantes
que les agens de l’art, et dont l'influence
(1) Tentamen tlieoriæ eléctr. et magnet., p. 268 , 271
et 334.