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 gardoit les  cristaux  octaèdres de  tungstène  comme  
 de  vrais  cristaux  d’étain,  et  tomboit  lui - même  
 dans  une  inadvertance  semblable  à  celle  qu’il  re-  
 levoit, en rapprochant ces cristaux de l’étain oxydé  
 gris  ( i ) ,  tandis  que,  d’une  autre  part,  il  les  sé-  
 paroit  sans  fondèment  de  la  tungstène  en masses  
 lamelleuses.  C’étoient  sans  doute  des  morceaux  
 de  cet  étain  grisâtre,  d’une  forme  indéterminée  ,  
 qui avoient été  soumis  à  l’analyse ;  et  si Romé  de  
 Lisle parle  ici de  cristaux  octaèdres,  c’est  par  ce  
 qu’il  pensoit  que  la  substance  analysée  était  susceptible  
 de  cristalliser  en  octaèdres  réguliers ;  il  
 ne  vouloit  qu’appuyer  davantage  sur  son  assertion  
 ,  et  caractériser  la  substance  d’une  manière  
 plus  précise,  en  la désignant  par  son  état  le  plus  
 pariait. 
 5.  J’ai  supposé  que  les  cristaux  d’étain  oxydé  
 avoient  pour  forme  primitive un  cube  dont  deux  
 faces  faisaient  la  fonction  de  bases.  Cette  hypothèse  
 ne  paroît  pas  se  concilier  avec  la  théorie 
 (1 }   II  cite ,  à  l'article  de  l’étain  en  modifications  de  
 Voctaèdre  à plans  triangulaires  isocèles ,  des  cristaux  
 de  cette  couleur  ,  qui  apparemment  étoient  d’une  forme  
 peu  prononcée  ,  puisqu’il  ajoute  qu’ils  diffèrent  très-peu  
 des  cristaux  d’étain  blanc  ,  comme  si  leur  couleur,  
 jointe  à  une  configuration  équivoque  ,  l’eut  fait  balancer  
 sur  la  place  qu’il  devoit  leur  assigner.  Voyez  le  tome  III  
 de  sa  cristallag.,  p.  426 A  note 3o. 
 des  autres  substances qui  ont un  noyau  cubique,  
 et  dont  tous  les  cristaux  résultent  de  décroisse-  
 mens  qui ont lieu  de  la  même  manière  sur toutes  
 les  faces  de  ce  noyau.  Mais  ayant  mesuré  avec  
 soin  les  incidences  des  faces  sur  les  cristaux  détain  
 ,  j’ai  trouvé  qu elles  s’accordoient  sensiblement  
 avec  celles  qui  résultent  des  décroissemens  
 rapportés  au cube. Peut-être y   a-t-il,  entre les  véritables  
 incidences et  celles-ci,  une  différence  trop  
 petite  pour  être  appréciée  à  l’aide  du  gonyomè-  
 tre,  en  sorte,  que  la  forme primitive  ne  seroit pas  
 rigoureusement  un  cube.  Peut-être  aussi  la  hauteur  
 du  prisme  est-elle  plus  petite  que  le  côté  de  
 la  base ,  dans  un  rapport  commensurable  ,  auquel  
 cas  les  nombres  de  rangées  soustraites  dif-  
 féreroient  dans  la même  proportion  de  ceux que  
 j’ai assignés.  Mais  alors  les  lois  de  decroissemens  
 seroient,  en  général  ,  plus  composées,  et  cette  
 considération  m’a  déterminé  à  préférer  la  forme  
 cubique,  en  attendant  des  observations  plus  décisives. 
   Les  cristaux d etain  que  j .ai tente  jusquici  
 de  diviser  mécaniquement,  se prêtoient  d’ailleurs  
 gi peu  à cette opération ,  que j’ai plutôt  soupçonne  
 qu’aperçu  distinctement  les  positions  des  joints  
 naturels  indiqués  ci-dessus.  Ainsi  on  pourra  ,  si  
 l’on  veut,  ne regarder,  pour  le  moment,  l’adoption  
 de  la  forme cubique ,  que comme une  supposition  
 ,  qui,  au  défaut  de preuves  concluantes,  a  
 du  moins  le  mérite  de  la  simplicité,