semblable à celui des roches cornéennes et autres,
qui lui avoient servi de base (i). « Aussi approche-
t-on, dit ce savant naturaliste, d’un courant de
lave, sans éprouver cette ardeur cuisante que l’on
ressent auprès des verres et des métaux en fusion ;
on peut monter dessus et le traverser, pendant
qu’il coule encore, en appuyant légèrement sur
l’écorce des scories qui le couvrent, et en évitant les
fissures qui donnent passage à une flamme bleuâtre
et à une fumée sulfureuse et blanchâtre, et à travers
lesquelles on voit la couleur rouge plus ou moins
vive de l’intérieur »•
On conçoit, dans la même hypothèse, comment
la chaleur des laves a respecté des cristaux, tels
que ceux d’amphibole , que nous parvenons à
fondre aisément par le chalumeau, et qui, empâtés
dans les laves, y sont restés intacts et sans
aucune altération (2).
Dolomieu présume que la différence entre la
fusion simplement pâteuse des basaltes, qui font
ici toute la difficulté, et celle des laves scorifiées
ou vitrifiées, qui dépend d’une chaleur beaucoup
plus forte, est due, en grande partie ,
à la présence du soufre , qui est susceptible ,
comme l’on sait , de deux sortes d’inflamma-
( 1 ) Journ. de plvys., pluviôse, an 2 , p. 1x8.
(a) Journ. des mines , N ° . 2 2 , p. 55. Journ. de p liy s .,
fructidor, a n a , p. 4a l et 422*
(
tioh, l’une lente e£ accompagnée de peu de chaleur
, l’autre beaucoup plus prompte et plus énergique
t
Quelques volcanistes ont c.ru , au contraire ,
pouvoir expliquer l’apparence pierreuse des lave?
basaltiques , sans avoir recours à un feu d’üné
nature particulière, qui auroit produit la liquidité
sans fusion. L’art nous offre, dans la fabrication
de la porcelaine de Réaumur, l’exemple d’un
changement que Hall regardoit comme étant à
peu près l’image de ce qui s’est passé à l’égard
des basaltes (1). On y voit un vase de verre se
convertir, par un mélange de sablon et de gypse,
en une substance qui n’a presque plus l’apparence
vitreuse. Et qui empêche, pourroit-on dire, que
l’union de certaines substances, avec une matière
basaltique, qui, sans elles, se seroit vitrifiée, n’ait
fait prendre à celle - ci l’aspect pierreux qu’elle
présente? Une autre cause également possible de
ce même aspect, et* à laquelle Hall paroît s’arrêter
de préférence, est celle qui est indiquée par des
expériences directes que ce naturaliste à faites
sur des laves basaltiques, qu’il convertissoit d’abord
en verre par la fusion suivie d’un refroidissement
rapide, et auxquelles il faisoit perdre
ensuite le caractère vitreux, en les fondant de
nouveau , et en les laissant refroidir lentement ;
(1 ) Journ. d e p h y s . , germinal, an 7 , p. 3 i 5.
H h a