IX ’ R o c h e c o r î ï î e n n e , v u lg a i r em e n t
pierre de corne.
Nous appelons ainsi une pierre d’une couleur
ordinairement noirâtre, dont la cassure est en général
terne et terreuse, et qui, étant humectée par
la vapeur de l’haleine, répand une odeur argileuse.
Elle n’étincelle pas sous le briquet. Elle se broie
et se casse difficilement, et semble plier sous le
marteau. Elle est assez souvent attirable à l’aimant ;
au chaluméau, elle se fond en verre noir. On la
regarde comme composée principalement d’amphibole
et d’argile ferrugineuse.
Le trapp peut être considéré comme une variété
de la cornéenne ; il a une tendance à se déliter
et à se soudiviser en if agmens rhomboïdaux, que
l’on remarque aussi, mais plus rarement, dans la
cornéenne ordinaire. Il est plus pesant et plus dur
que celle-ci, et il se casse plus net. Il a plus rarement
l’odeur argileuse. Il ressemblé quelquefois
tellement au basalte , qu’il est presqu’impossible de
l’en distinguer à l’oeil. Il est très-propre à servir de
pierre de touche. Nous le désignerons par le nom
de roche cornéenne dure.
Exemples.
i. Roche cornéenne grise ou brune amygda-
loïde, à globules calcaires. Variolite du Drac, Saussure
, voyages dans les Alpes, N°. 157a.
Cette roche, après le poli, présente de petits cercles
blanchâtres sur un fond d’un gris-noirâtre. On
la trouve dans le Drac, sous la forme de galets.
Les Cens. Prunelle, Villard et du Croz ont observé
la pierre d’où proviennent ces galets, sur la montagne
de la Peyrénière , dans les Alpes Dauphinoises
; elle y.a pour base un granité feuilleté,
disposé par couches régulières (i).
a. Roche cornéenne dure rouge, avec feld-spath
granuliforme, et souvent des parcelles d’amphibole,
sensibles à l’oeil. Vulgairement porphyre rouge. Por-
phyr, TV aller., t. I , p. 430.
On a pris, pendant long-temps, pour un jaspe la
pâte qui sert de base à cette pierre.
3. Roche cornéenne dure noir-verdâtre, avec
feld-spath cristallisé, d’un blanc-verdâtre (2). Vulgairement
ophite , serpentin, ou porphyre noir antique.
Ophites, TValler., t. I , p. 432.
La surface de la roche polie présente, sur un
fond d un vert-noiratre, des taches oblongues légèrement
verdâtres , dont quelques-unes approchent
de la figure du parallélogramme, et qui
sont les coupes des cristaux de feld-spath.
J ai souvent aperçu dans les fractures de cette
roche des globules noirâtres, gros comme des grains
de navette , qui paroissoient argileux , et se déta-
( ï ) Journ. de phys., septembre, 1784, p. 174 et suiv:
(a) Dolomieu , Journ. de phys. , nivôse , an 2 , p. ufri.
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