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tant antre chose qu’un silex à grain grossier et
d’une couleur obscure (i). Il ajoute qu’on la ren-
controit sous la forme de noeuds et quelquefois
sous celle de couches dans les montagnes calcaires
(2). Mais il fut amené depuis*, par les réflexions
que lui fit Dolomieu, à admettre deux
espèces de petrosilex (3), l’un primitif, qu’il nomme
en conséquence palaïopëtre (pierre ancienne),
l’autre secondaire, d’une nature analogue à celle
du silex, et qu’il appelle néopètre ( pierre nouvelle
). Il remarque que celui - ci së trouve par
veines et par rognons dans les montagnes secondaires
, et ne forme jamais de montagnes entières,
au lieu que le palaïopètre ne se voit que dans les
montagnes primitives, et que seùl ou mélangé avec
d’autres fossiles , il forme des montagnes..
Il seroit à souhaiter que Saussure eût indiqué
les caractères qui peuvent servir à distinguer les
deux substances l’une de l’autre, lorsqu elles sont
hors’ de leur lieu natal. Il ne dit point, par exemple
i si son palaïopètre est fusible ou non ; mais
d’après les observations de Dolomieu,, de Lelièvre
qt de plusieurs autres minéralogistes français , tous
les morceaux qui appartiennent à cette espece de
pierre se fondent au chalumeau en émail blanc (4)«
( 1 ) Voyages dans les Alpes , N ° . 'jo.
(2) Ibid.
(3) N°. 1194.
(4) Le fils du célèbre Saussure a bien voulunous com-
A l’égard du néopètre, Saussure en ayant soumis
des fragmens à l’action d’un feu violent, a remarqué
qu’ils s’étoient affaissés, et avoient donné de
légers indices de fusibilité, ce qui provenoit, selon
lui, d’un mélange de calcaire ; il parle ailleurs
d’un autre néopètre, qui se fondoit au chalumeau,
quoiqu’avec quelque peine, en une scorie blaij.che
et bulleuse (1). Mais ce néopètre étoit dans un
état de passage à l’agrégat de silex et de calcaire,
que le même naturaliste appelle silici - calce, et
qui est aussi fusible, toujours a raison de la matière
calcaire dont il est mélangé (2). Ainsi, on
distinguera le néopètre du palaïopètre , en ce qu’il
est infusible au chalumeau, dans l’état où il approche
davantage d’être pur ; et quant à celui qui
est mêlé de calcaire, l’équivoque, s’il eii restoit,
pourroit être levée au moyen de l’acide nitrique,
qui, suivant l’observation de Saussure, en dégage
un grand nombre de petites bulles.
2. Ce savant regarde le petrosilex secondaire
ou le néopètre comme étant la même substance
qpie le hornstein de Werner, et les descriptions
publiées par les auteurs allemands confirment
cette opiniop. Seulement, nous sommes fondés
muniquer des échantillons du palaïopètre de son père , et a
reconnu ceux qui étoient dans nos collections, sous le nom
de petrosilex, pour être de la même nature.
(1) Voyages, N ° . .1546.
(2) Ibid. , ]^0. 1524.