Au Mont Saint-Gothard, le titane forme des espèces
de réseaux qui s’étendent sur’la surface du
gneiss, du feld-spath, du mica cristallisé ou du
quartz. Quelquefois cette dernière substance renferme
de ces réseaux, qui étant vus à travers sa masse
transparente , produisent un effet très - agréable.
D’autres morceaux de quartz sont traversés par de
simples aiguilles qui prennent différentes directions.
On rencontre aussi la même variété réticulée
dans la vallée de Rauris, au pays de Salzbourg ;
effe y tapisse les interstices d’un assemblage de cristaux
prismatiques de mica, verdâtres à l’intérieur,
d’un brun-noirâtre à la surface, disposés par groupes
qui imitent des mamelons. Un superbe échantillon
de ce titane faisoit partie d’un envoi très-
intéressant que m’a adressé M. le baron de Moll,
si avantageusement connu par ses Annales de la
science du mineur et du métallurgiste.
Enfin, le Cit. Beauvois a trouvé beaucoup de
titane oxydé amorphe dans la Caroline du süd ,
principalement au comté de Pendleton, en de çà
des montagnes Bleues. Il paroissoit avoir été entraîné
par des courans d’eau qui l’àvoient déposé
dans une terre ferrugineuse mêlée de mica
jaune.
2. Le titane oxydé a été regardé, pendant longtemps,
comme une substance pierreuse, que l’on
désignoit sous différens noms. Celui de Hongrie
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¿toit appelé schorl rouge, dénomination suffisamment
motivée dans les principes . de l’ancienne
minéralogie, par le caractère que de Born lui assigne
, et qui consiste dans sa cristallisation, en prisme
chargé de cannelures longitudinales. Klaproth remarque
que l’on avoit aussi rangé le titane parmi
les grenats, d’après sa cassure et sa couleur (i).
Saussure regardoit la variété réticulaire, qu’il avoit
observée au Saint-Gothard,comme une espèce particulière
de pierre , qu’il appeloit sagenite, dérivé
de sagena, qui signifie un filet.
Quant au titane de France , il y en avoit depuis
long-temps des morceaux entre les mains de plusieurs
naturalistes : et le fils du célèbre WedfOf wood.“
à qui le Cit. Guyton en fit voir un, qu’il avoit
trouvé à Pont-James ou les Noyers , crut y recon-
noître les caractères du spath adamantin ou corindon
(2). C’est d’après cette opinion que plusieurs
auteurs ont cité le Poitou , parmi les gisemens du
spath adamantin (3).
Enfin , Klaproth, dont les recherches chimiques
ont eu, plus d’une fois, le double mérite de dissiper
une erreur par la découverte d’une vérité, reconnut
dans le prétendu schorl rouge de Hongrie, la
(1) Journ. des mines , N ° . i 5 , p. 2.
(2) Annales de cliimie , t. I , p. 189.
(3) Kirwan , t. I , p. 3 3 6 ; Gmelin , nouvelle édit. de
Linnæus, t. I I I , p. 2 i3. M. Emmerling indique la même
localité avec un point de doute, t. I , p. 11.