VII. D i As p o r e (m.) , c’est-à-dire, qui se disperse.
Ce minéral, dont nous devons la connoissance
au Cit. Lelièvre, est en masses composées de lames
légèrement curvilignes, d’une couleur grise, d’un
éclat assez vif, tirant sur le nacré , et faciles à
séparer les unes des autres. En les présentant à
la lumière par le côté, on aperçoit d’autres joints
naturels presque ternes, qui tendent à former un
prisme rhomboïdàl, que les premiers joints partagent
en deux prismes triangulaires , dans le sens
des petites diagonales de ses bases. Les pans du
prisme rhomboïdàl font entre eux des angles qui
m’ont paru se rapprocher de i 3od* et 5od. Mais
les joints qui leur sont parallèles ont si peu de
netteté, que cette mesure pourroit bien être en
erreur de plusieurs degrés. Les fragmens aigus
rayent le verre. La pesanteur spécifique est 3,4324,
Une propriété assez remarquable de cette substance
consiste en ce que, si l’on en expose un
petit .fragment à la flamme d’une bougie, il pétille
au bout de quelques secondes, et se dissipe
en une multitude de parcelles qui , lancées de
toutes parts, produisent une espèce de scintillation
dans l’air, par les reflets qui sortent de leurs favariété
de ses connoissances et par son empressement à fa-,
ciliter aux autres les moyens d’augipenter les leurs.
cettes nacrées. C’est de cette propriété que j’ai
tiré le nom de diaspore.
Le Cit. Lelièvre ayant désiré de cannoître la
composition de ce minéral, en remit des morceaux
au Cit. Vauquelin, pour être analysés. Ce
chimiste, après avoir fait chauffer le diaspore,
dans un creuset fermé, de manière que ses éclats
ne pouvoient s’échapper, trouva qu il s y etoit réduit
en parcelles blanches et brillantes, que 1 on
auroit été tenté de prendre pour de 1 acide bora-
cique. L’analyse qu’il a faite ensuite de cette substance
a donné 17 ou 18 parties d’eau sur 100 ,
3 de fer, et environ 80 d’alumine.
Je suis forcé de revenir encore ici sur la manière
dont on a envisagé l’eau, dite de cristallisation.
Dans l’hyppthèse où ce principe ne seroit
.qu’accessoire, il n’y auroit plus de différence essentielle
entre l’analyse du diaspore et celle de
la télésie, qui, d’après le résultat obtenu par le
célèbre Klaproth, est toute alumine (1) ; et par conséquent
les molécules intégrantes des deux substan-
ces devroient être semblables. Mais la division mécanique
annonce, au contraire, une différence très-sensible
entre les formes de ces molécules, et les deux
substances se repoussent, pour ainsi dire , par tous
leurs caractères. Il faut donc en conclure, ou qu il y a
(l) Il est visible que la petite quantité de fer donnée par
les deux analyses n'étoit qu’accidentelle.