
branche de la botanique, la plus voisine de la zoologie (i). S i, trop
resserré dans le cadre étroit de cette relation, je ne puis tracer, ainsi
que j aurois désiré le fa ire , l’histoire succincte des nombreuses découvertes
faites dans ces derniers temps par ies savans de tous les p a y s ,
sur ce point obscur de l’histoire naturelle, je rappellerai du moins les
travaux des Dawson-Turner, des Lamouroux, des Agardh, des Gaillon,
des Lyngbye , des Bory de S ain t-V in c ent, des Bonnemaison, & c .,
auxquels nous devons les immenses progrès de cette partie de ia science.
Ces plantes, connues sur nos côtes sous les noms vulgaires de varecs,
àe goémons, sont désignées sous ceux de par les habitans de quelques
îles des Papous visitées dans le voyage; de ou (2),
de tceia-tcÉlo, et de ß,u..,out (3), par ceux des îles Mariannes ; ils y joignent
des dénominations spécifiques qu’il m’a été impossible de me procurer.
Les indigènes des îles Sandwich nomment indistinctement les
aig-ues marines et fluviátiles, et étendent même ce nom aux mousses
ainsi qu’à plusieurs espèces de lichens des genres usnea, cenomyce, cornicularia,
&c.
Mais ils appellent pacaga une sorte d’ulve rubanée, capillaire, verte,
analogue à l’ulva linia jaune [ulva compressa, T u rn ., solenia compressa,
Agardh); oaà le spharococcus concinnus, etvimvw-UL les sargassum cuneifolium
et aquifolium.
N ’ayant pu me livrer que d’une manière imparfaite à l’étude de ces
plantes, j’ai accepté avec la plus vive reconnoissance ies offres obligeantes
de M. Ag ardh, professeur de botanique àLund. Il a bien voulu
se charger de la tâche pénible de les déterminer, et chaque jour il les
publie dans ses ouvrages (4).
C e savant vient de m adresser un catalogue que ies botanistes ne
seront pas fâchés de trouver ici avec quelques notes, des synonymes et
des renvois aux ouvrages précités.
(1) Les naturalistes ne sont pas d’accord sur la ligne de démarcation qui sépare les hydrophytes
des zoophytes.
(2) Fucus en général.
(3) Conferves en général.
(4) Systema algarum, Species algarum et Icones algarum.
Je n’ai rien ou presque rien recueilli concernant i emploi usuel que
les habitans des côtes du grand Océan peuvent faire des algues : cependant
, de même qu’on le remarque encore sur quelques-uns des rivages
européens, je suis porté à croire qu’ils en consacrent la plupart des espèces
à leur subsistance.
De quel secours, en effet, ne doivent-elles pas être pour les misérables
indigènes de la Nouvelle-Hollande, presque entièrement privés de
tout autre aliment végétal ! Malheureusement notre courte entrevue
avec les habitans de la baie des Chiens-Marins ne nous a pas permis
d’acquérir la moindre notion sur ies moyens d’existence de ces hommes
si peu favorisés des dons de la nature. Je n a i pas ete plus heureux
au Port-Jackson dans mes recherches sur ce point; mais il est probable
que les naturalistes anglais sont aussi riches en renseignemens qu’en
collections, et que cette belle partie de la Nouvelle-Galles du Sud
n’aura bientôt plus rien de caché pour les sciences (i).
Les insulaires de T im o r , et généralement ceux de toutes les Mo luques,
qui possèdent la majeure partie des végétaux nourrissans des régions
équatoriales, mangent cependant aussi quelques fucus.
Les farouches naturels des îles Raw ak , Bony et Vaig iou , emploient
souvent ces plantes fraîches à leur consommation, et la grande quantité
de sargassum vulgare, pyriforme, acanthicarpum, & c . , que nous avons
trouvés suspendus et mis à sécher dans leurs cases, attestent qu ils en
font aussi des provisions.
D ’après D. Luis de Torrès (2), dont je parlerai souvent, et toujours
avec une nouvelle reconnoissance, parce que je lui dois la majeure
partie des notions que l’on trouvera ici sur la végétation des Mariannes,
les habitans de ces îles et ceux de l’archipel des Carolines mangent
encore aujourd’hui plusieurs espèces d’algues ; ils font même un régal
des vaucheria fastigiata, ulva clathrata [solenia clathrata) .nommés par eux
fouH.oui., qu’ils assaisonnent de vinaigre et de sel. Les naturels des Phi-
(1) Les habitans de l’île Van-Diémen mangent des fucus,
(2) Respectable v ie illa rd , indigène des îles Mariannes, d’une intelligence supérieure qu’il
consacre entièrement aux besoins de ses compatriotes ; il descend des anciens premiers chefs
de ces îles.
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