
r * s
k ‘
Í
n
en général, sous la dénomination de riuiou Cependant le parmelia maura .
qui abonde dans cet archipel ( i) , est désigné par le nom de »-koL.
Si je ne puis établir aucun rapport proportionnel, susceptible d’éclairer
la géographie bota/iique, entre la quantité respective des espèces recueillies
dans nos relâches, parce que notre séjour dans chacune d’elles y a
été plus ou moins long et accompagné de circonstances diversement
favorables, je ne manquerai cependant pas cette occasion de faire observer,
ce que l’expérience m’a démontré, que ces piantes sont fort
communes dans les régions équatoriales, et qu’elles y seroient peut-
être aussi nombreuses que dans ies régions tropicales ou polaires, si une
végétation étonnante ne les repoussoit en quelque sorte de leur sol
fécondateur.
Je dois dire à ce sujet que l’Ile-de-France et l’île de Bourbon, les
Moluques, les Sandwich , et particulièrement les Mariannes , nous ont
paru très-riches en productions de ce genre. Si j’en ai peu recueilli au
Cap de Bonne-Espérance ainsi qu’à ia N o u v e lle -H o llan d e , cela tient
moins à la rareté de ces végétaux qu’au peu d’heures que j’ai passées
dans chacun de ces deux endroits. J’ajouterai de plu s , pour être toujours
vra i, que ia baie des Chiens-Marins se .montre aussi pauvre sous ce
rapport que sous tout autre.
II s’ensuit donc que les lichens sont aussi nombreux, quant aux
espèces , dans ies pays chauds que dans ies pays froids ou tempérés.
S’ils occupent des espaces moins étendus dans les premiers que dans les
derniers , cela tient uniquement aux causes dont nous avons déjà parlé.
Q u o iq u e , en effet, les régions tropicales et polaires soient en générai,
les unes très-fournies et les autres presque entièrement couvertes de
ces plantes, ce n’est pas qu’on doive précisément l’attribuer à une influence
atmosphérique qui ieur soit salutaire , mais plutôt à cette même
influence agissant en sens contraire sur ies autres végétaux, et qui les
force en quelque sorte à leur céder le terrain. Les lichens résistent mieux
sous ces latitudes glacées, mais ils ne sont point favorisés par elles ;
et s’ils y multiplient davantage, c’est q u e , je le répète, nulle autre
production du sol n’a assez de vigueur pour mettre obstacle à ieur pro-
( i ) On ne les rencontre qu’à 250 ou 300 toises d’é lé va tion .
pagation. Aussi les îles Malouine s, frappées de stérilité et qui se
montrent rebelles à tous les genres de culture, ne laissent-elles pas d être
tapissées de lichens.
J’ajouterai encore à ces observations quelques remarques générales
sur la dispersion des genres qui paroissent affecter plus spécialement
telle ou telle localité. Je citerai, par exemple, le g eme cenomyce,
dont ies espèces sont répandues avec profusion dans toute 1 Amérique
méridionale (1), depuis le Brésil jusques et y compris les îles Malouines ;
il se retrouve encore, quoique pius rarement, aux îles Sandwich, ainsi
qu’au levant de la Nouvelle-Hoilande ; il ne se laisse plus ou presque
plus apercevoir dans les autres lieux visités ; tandis que les collema, excepté
une espèce douteuse encore, les coccocarpia (2), ies gyrophora, & c . ,
paroissent appartenir aux îles Mariannes et Molluques ; enfin il en est
plusieurs, tels que \es parmelia, ies sticta, ies lecanora, ies physcia [rama-
lina ) , les stereocaulon, & c . , qui doivent habiter indistinctement toutes les
régions de la terre.
Je terminerai en disant que ia majeure partie des lichens d’une
même lo calité, viennent également bien sur ies arbres, la terre et ies
rochers; de ce nombre sont les sticta, les cenogonium, les parmelia, les
lecidea, ies lecanora, ies physcia, même les usnea. D autres, au contraire,
ies umbilicaria, ies gyrophora, les stereocaulon, les cenomyce, & c . , se rencontrent
ie pius ordinairement sur ia terre et sur les rochers.
O R D O I (3). — L i c h e n e s c r u s t a c e i (4).
L E C I D E A , A c h .i r i u s .
I . Lecidea xanthocarpa (5).
L . crustâ crassiusculâ subinembranaceâ rugulosâ albido-cinerascente, scu-
(1) Je ne généraliserai ic i, comme dans tout cet ouvra ge, que pour les plantes et les renseignemens
positifs qui ont été recueillis dans le voyage àe l ’ Uranie.
(2) Formé du démembrement du genre collema.
{3) T o u s ces lichens ont été décrits par M. C . H. Persoon,
(4 ) Pour établir en quelque sorte un ordre dans l’énumération de ces lichens, on les a
divisés en trois sections, bien que celles-ci contiennent de petites familles ou divisions, que
l’on seroit obligé d’admettre dans un travail général sur ces plantes. Pers.
(5) Il ne sera pas sans utilité pour la science de faire remarquer que les phrases ont etc
faites sur des échantillons parfois uniques, incomplets, et tous altérés par une longue macération
dans l’eau de mer.
I