
5 V I . O R G A N E S D E L A F R U C T I F I C A T I O N .
^ Je me serois abstenu de parler des organes reproducteurs des fougères
, parce que je n’ai pu recueillir encore qu’un petit nombre de
remarques isolées et peu concluantes, si un travail entièrement neuf,
et dès-lors du plus baut intérêt, ne restoit à faire tant sur la texture, la
forme, le mode d’insertion , la disposition des sporanges, que sur la
nature, le nombre, la composition et le développement des sporules.
Mais dussé-je ne faire qu’appeler de nouveau l’attention des botanistes
sur ce vaste champ d’observations microscopiques, sur des organes
dont les fonctions, encore cachées en partie, jouent indubitablement
un grand rôle dans la fécondation des fougères et la continuité de leur
reproduction , je consignerai ici le résumé succinct des nombreux essais,
infructueux pour ia plupart , qui ont été tentés à ce sujet sur les
sporanges secs des fougères recueillies dans le voyage. Si je n’ai pas
complètement réussi, ces premiers aperçus m’ont au moins procuré ia
certitude qu’avec plus de facilité pour l’examen de ces corp s, c’est-à-
dire, avec de bons instrumens et le temps nécessaire ( i) , on arriveroit
à des résultats nouveaux très-favorables aux progrès de la science.
L ’inspection des sporanges au microscope m’y a fait v o ir , avec les
auteurs, le pied (pédicelle ou pédicule), l’anneau élastique [gyrus), la
membrane réticulée du sa c, et enfin les sporules. L ’insuffisance des
moyens à ma disposition ne m’a pas permis d’étendre davantage ie
champ de mes recherches.
Les sporanges, quelle que soit leur forme, restent verts jusqu’à leur
entier développement : mais arrivés à ce point, ils se colorent peu à
peu jusqu’à devenir d’un rouge brun pius ou moins foncé.
Cependant, l’observation m’a démontré que l’anneau élastique est
toujours la première partie qui subit ce changement; il arrive même
souvent q u il a acquis la plus grande intensité de couleur, de dessiccation
(î), lorsque tout le reste est encore vert et aqueux.
Les sporanges sont pédicellés dans toutes les polypodiacées , excepté
(i j J avois l’ intemion de donne r à cet te sect ion de mon travail tout le dév e loppement dont
elle etoi t sus c ept ible ; mais une santé chance lante et des obligations part iculière s contractées
env e r s 1e G o u v e rn eme n t , m’ont imposé la loi de ne tracer ici qu’une simple ébauche .
pourtant dans les cératoptéridées et les hyménophyllées ; on distingue
néanmoins sur ces dernières un petit corps latéral proéminent qui figure
assez bien un pédicelle avorté.
L ’anneau élastique ne s’observe que dans les polypodiacées , d’oii
vient le nom de gyratæ qui ieur a été imposé par ie célèbre Rob. Brown :
cet anneau est remplacé dans ies autres sections des fougères par des
appareils particuliers celluleux ou membraneux.
Dans les sporanges munis d’un anneau élastique, cet anneau ne forme
jamais (dans les fougères que j’ai observées) que ies deux tiers du
contour vertical de la partie capsulaire.
Quelquefois on découvre de ces sortes d’articulations dans le pied,
mais elles sont peu nombreuses et appartiennent à un système different
d’organisation. Ces dernières articulations ou nodosités sont rares dans
les espèces équatoriales.
C e t anneau élastique, destiné à opérer l’ouverture des sporanges,
produit cet effet par un moyen purement mécanique. Les pièces articulaires
qui ie composent [voyez pl. 1 7 , fig. 3 ) . «e contractent en se
desséchant et tendent à se rapprocher. La membrane réticulée qui enveloppe
ies spôrules, étant trè s -m in c e , se déchire bientôt, et l’effort
produit par cette rupture, ie balancement qui en résulte et le racornissement
de la membrane , tout enfin concourt à» 1 expulsion des
organes reproducteurs.
Je pensois avoir trouvé un caractère dans ie mode de rupture des
sporanges ; mais ce n’étoit qu’une illusion d’optique ( voyez pl. 3 , fig. i ,
2; 4 . fig- i ; 5 * '> ^ 7 ’ * ’ 8. 9 > 3; 12, f. et 3; 1 3 , 2 ;
1 5 , 2 , 3 et 4 ; 17, 2; 1 8 , 2 ; 19, i ; 2 1 , 5 ) : les formes variées qu’y
affectent ces solutions de continuité, ne me permettent pas de persister
dans ma première opinion.
Les sporules sont de petits corps globuleux, oblongs, légèrement
déprimés sur un de leurs côtés; marqués, à une des extrémités, d’une
sorte de tache brune et d’un petit prolongement qui figurent assez bien
un point d’attache et un bile (i).
N ’ayant pu me procurer encore un de ces microscopes que ies sciences
(1 ) Si c e la n’ est pas dû <à des illusions d ’opt ique.