
N itra te d ’a r g e n t ....................................... T rè s -lé g e r p ré c ip ité , q u i, av an t de se
d é p o s e r , d o n n o it à l’eau u n e couleur
ro u g e â tre .
Acide su lfu r iq u e ....................................... o .
O x a la te acidulé de p o ta s se ................... Pré c ip ité à pein e sensible.
S ous-carbonate d é p o ta s s e .................... Sans rien changer à la transparence de
la liq u e u r , il lui a d o n n é u n e teinte
rosée à -p e u -p rè s semblable à celle
q u ’avoit p ro d u ite le n itra te d 'a rg e n t :
h u it ou dix heures a p r è s , il s’est fortiié
u n pré c ip ité blanchâtre.
¡1 paroît résulter de cet essai, i ." que l’eau de Sainte-Croix (île de
T én é r iffe ), quoiqu’un peu fa d e , est pourtant assez pure; 2.° que sa
transparence est troublée par un peu d’alumine en suspension ; 3.° qu’elle
tient en dissolution des sulfates et des hydrochlorates terreux, un acide
libre (acide sulEtrique ) et un peu d’extractif. C e t extractif ne seroit-il
pas cause de la teinte rose que prend cette eau par l’action du nitrate
d'argent et du sous-carbonate de potasse! Et dans ce cas, ne provien-
droit-il pas des nombreux lichens ( roccella et physicia ) qui tapissent
les rochers des montagnes!...
CHAP ITRE III.
R I O D E J A N E I R O .
L es formes arrondies de la plupart des montagnes du Brésil, font,
au premier coup d’oe il, soupçonner leur nature granitique; et bientôt
on en acquiert la certitude par le plus léger examen. En effet, le granit
(gneiss) constitue toutes les roches qui entourent et dominent la ville
de Rio de Janeiro.
Parmi ces énormes masses de gneiss compacte, grisâtre, composé de
feld-spath, de schorl, de mica noir et d’une fort grande quantité de petits
grenats rosés, quelques-unes sont entièrement formées des mêmes élé-
mens, mais désunis, o u n’ayant entre eux qu’une adhérence très-foible
et qui ne résiste pas aux moindres efforts de la bècbe.
C e granit imparfait offre cependant la composition, la couleur et
l’inclinaison des couches ainsi que des filons de spath calcaire, qui, dans ce
cas, sont, comme ie reste de la roche, pulverulens ou mous, cest-à-
dire , à l’état de kaolin (i).
Doit-on admettre que ces roches ont toujours été d’une texture défectueuse,
c’est-à-dire, légèrement agglutinées, très-foibiement agrégées! ou
bien est-il plus raisonnable de supposer que, par l’action successive ou
simultanée de l’a i r , de l’e a u , et sur-tout de l’électricité, elles ont passé
d’un état primitivement solide à l’état de terre pâteuse ou de sable
qu’elles offrent maintenant! C ette question se présente naturellement à
l’esprit de l’observateur ; il doit la faire dans l’intérêt des sciences, et
c’est aux physiciens et aux géologues de chercher à la résoudre. Mais
en me bornant à la simple exposition de ce phénomène, ma tâche
m’imposoit l’obligation de le signaler, parce qu il a vraisemblablement
une grande influence sur l’admirable végétation qui decore cette belle
(i) C e kaolin est très-c©.mmun au Brésil, notamment au pied de la chaîne des Orgaôs,
près d’Estrella.
l^oynge de l’Uranie. — Botanique.