
d’où ii résuite que ies plantes de ces tribus ou de ces genres jouissent,
d’une manière spéciale, de la propriété remarquable de réfléchir les
rayons de l’une des séries établies par Newton dans sa théorie des
anneaux colorés.
Les genres davallia, asplénium, vittaria, hemionitis, monogramma, & c . ,
fournissent des séries très-voisines les unes des autres, mais cependant
distinctes. La couieur du centre diffère de celle des bords , dans les polypodium
repens, nephrodium gaimardianum (voyez pl. '2 , fig. i , n ."^ ) , &c.
Les écailles sont épaisses, brunes, sèches, rudes, pointiilées ou en
forme de râpe, et cassantes, dans les fougères suivantes : acrostichum,
crassifoUum, lomaria setigera, polypodium irio'ides, polypodium atro-punctatum,
polypod'tum pseudo-grammitis, les davallia, les doodia, &c. ; molles,
flexibles , dans Xhemitelia marianna, Xacrostichum hyhridum , les blechnum unilaterale,
occidentale, ie struthiopteris nodulosa, Xaspidium acrostichoides, & c .;
soyeuses ou iaineuses, dans les anemia, les dicksonia, les p'tnonia, et sur
les feuilles de quelques espèces du genre osmunda.
Leur durée n’est point égale dans toutes ies fougères; elles se montrent
persistantes dans les tiges rampantes du premier ordre de la première
classe, et ne tombent ordinairement qu’avec l’épiderme dont elles procèdent
et avec lequel elies restent long-temps fixées, ainsi qu’on peut
l’observer sur les tiges des plantes signalées, et en particulier sur celies
du polypodium vulgare et autres plantes de ce groupe. C ’est à la persistance
des écailles sur les bases pétiolaires vivantes du pinonia splendens,
qu’est due la rare magnificence de la tige dorée que cette fougère élève
au sein de forêts sandwichiennes : elles sont promptement caduques
sur les tiges rampantes du deuxième ordre, où même il est difficile
de les trouver, ainsi que sur plusieurs espèces appartenant aux autres
divisions.
Après la chute des écailles, on remarque des cicatricules concaves sur
ies pétioles et les feuilles de quelques fougères, telles que les pleopeltis,
{acrostichum alcicorne, les cyclophorus, la plupart des grammitis, et proba-
iSement toutes les fougères à écailles étoilées.
Ces cicatricules sont convexes ou en forme d’aspérités diversement
prononcées, quelquefois même épineuses , comme on peut l’observer
dans les doodia, {’acrostichum requinianum, Xolfersia , I aspidium nymphale ,
Xaspidium pennigerum , le davalUa ferruginea , quelques polypodium , et
sur-tout dans les cyathées, où elles finissent souvent par former des corps
épineux qui acquièrent jusqu’à six lignes de longueur, sans pourtant
avoir d’autre origine qu’une expansion épidermoïde et cellulaire.
S V , E X A M E N
D E Q U E L Q U E S PART IE S R EM A R Q U A B L E S D E S FO U G È R E S .
Les parties q u i , dans les fougères, me paroissent mériter de fixer
l ’attention des naturalistes, sont, i ." les corps particuliers, ordinairement
élargis, charnus, du moins lorsqu’ils sont jeunes, qui se trouvent à la
base des pétioles , avec lesquels iis forment des sortes d’articulations.
Ces corps, qui supportent ies feuilles , et qui sont peut-être les véritables
pé tioles, ont une organisation analogue à celle des tiges, et ne paroissent
même en différer que par la surabondance des sucs dont ils sont constamment
chargés jusqu’à la chute des feuilles. Alors ils persistent et
vivent encore, se resserrent un peu, prennent de la consistance, noircissent,
et terminent ainsi leur fonction végétative. Ils se conservent sur
les tiges rampantes ainsi que sur les tiges redressées et arborescentes
de la seconde section de ia deuxième classe ; ils tombent promptement
sur ies tiges arborescentes de la première section.
Ces corps sont généralement courts et peu apparens sur les tiges
rampantes, et diffèrent de longueur selon les espèces. Examinés dans les
bourgeons, ils sont droits et grandissent dans cette position : ce n’est qu’à
leur sommet que se trouvent les rudimens roulés de la feuille [fions),
c’est-à-dire, ie pétiole [stipes), sa continuation dans ia partie foliacée
( rhachis ) , et ie limbe simple , lobé ou foliolé.
Ces bases pétiolaires (i) procèdent de la division de l’un ou de plusieurs
(2) des rameaux fibreux-médulloïdes, colorés, observés dans la
(1) C e tte partie des fougères mérite un nom particulier.
(2) Un seul dans Yaîhyr'nim f i lix femina , plusieurs dans Vaspidiinn f i l ix mas. (Je choisis
ces exemples pour que tout le monde puisse le vérifier.)
L e nombre et la disposition de ces vaisseaux fasciculés changent dans ces corps selon les espèces.
Dans Yathyrium que nous venons de citer, un seul rameau y pénètre et se bifurque bientôt
après, soit q u il ait donné ou non une première division radicifère. Il n’en est pas ainsi pour
Voyage de l ’Uranie. — Botanique. J 2