
2 14 V O Y A G E A U T O U R D U M O N D E ,
échantilions trop peu nombreux et en trop mauvais état pour être décrits
, M. ie docteur Persoon s’est borné à les déterminer autant qu’il
étoit possible de le fa ire , et a judicieusement préféré de laisser cette petite
lacune dans son tra v a il, plutôt que d’y introduire, avec d ou te , des
noms nouveaux superflus et embarrassans pour la science.
Nous déposons d’ailleurs au Muséum tous ces écbantillons, ainsi qne
le setigera paradoxa, P ., de Rio de Janeiro (n.° 30 ); lelepraria! incana!
de Rawak ( n.° 5 2 ) , qui sont dans le même cas , et plusieurs productions
iichénoïdes, telles que le variolaria yel isidium des îles Malouines, &c.
C Æ N O G O N IU M , E h r e n b ., H u m b ., B o n p l . et K u n t h , F e e , P e r s .
I . C æ n o g o n i u m c o n t r o v e r s u m ,
C . controversum. Pers.
Cænogonium L in k ii, Ehrenbergh in nees ab Esenbeck Horæ phys. Berol. p a g . 120,
tab. 2 7 ; Kunth, Syn. plant, æquinoct. I ,p a g . 1 5 ; Fé e , Methodus lichenum,
pag. 6 j , tab. 2.
In Brasiliâ insulisque Mariannis.
Il est très-commun dans l’une et l’autre de ces localités. Dans la
première, on ne l’a rencontré que sur les vieux murs humides, et particulièrement
sur ceux de l’aqueduc du Gorcovado , à la naissance de
ce conduit; dans les Mariannes, an contraire, ce n’est qu’aux arbres
qu’on trouve cette singulière production. C ’est avec les échantilions recueillis
dans ce dernier iieu, que M. Agardh a décrit le conferva arborum,
qui est d’un vert plus foncé , tapisse la surface de fécorce des arbres,
a des articulations pius courtes, et sur lequel je n’ai jamais pu trouver
de scutelles.
C e végétal paroît être assez répandu dans toutes les Indes, où ii croît
sur le tronc , ies rameaux et ies feuilles de différens arbres et arbustes :
ii s’attache également aux roches et aux vieux murs.
Les botanistes ne sont pas tout-à-fait d’accord touchant ia famille de
plantes à laquelle on doit le réunir. Quelques-uns (M. Agardh, &c. ) l’ont
placé parmi les conferves; d’autres ( MM. Kunth, Ehrenb., Fée, &c. ) le
regardent comme appartenant aux lichens, à cause de la fructification,
qui présente exactement la forme des scutelles Iichénoides : mais ces
sortes de scutelles ne reposent pas sur un thallus crustacé, calcaire ou
caulescent.
Cependant on trouve une espèce à-peu-près analogue dans le lecidea
gossypina de Swartz [Lichen, americani, tab. i ) , que l’auteur caractérise
par la phrase suivante, thallo imbricato, moili pulveraceo utrinque tomentoso
albido, laciniis rotundatis inciso-crenatis, apotheciis ntgris, d après laquelle
ce lichen a du moins le port des autres, et dont la base ou noyau du
thallus est puivéracé.
Si l’on vouloit mettre cette plante dans la famille des champignons ,
et en particulier dans le genrep e f z a , à cause des cupules, ce ne seroit
point un classement forcé; car, parmi eespefiza, il y a une division
toute entière qui comprend des espèces à base ( suhiculum ) byssoïde ;
tels sont les testacea, flexuosa, &c. (Pers. Mycologia europ æa , i ,
pag. 274 ), qui croissent sur la terre, et ressemblent, au premier abord,
à quelques lichens du genre lecidea. P.
HE P A T ICÆ, J u s s i e u .
Nous ne craignons pas d’assurer qu’il en est des hépatiques comme
des champignons, des lichens et des mousses, c’est-à-dire, que ces
plantes sont très-nombreuses en espèces sur tout le g lo b e , quoique pourtant
elles ne paroissent presque pas dans les régions équatoriales.
Nous n’avons négligé, dans le cours de notre vo yag e, aucune des productions
végétales, parce que toutes nous ont paru dignes d’un égal intérêt.
Mais, il faut aussi le dire, je suis loin de m’être livré spécialement
à la recherche des hépatiques ; et cependant mes collections en piantes
de cette famille ne comprenoient pas moins de 5 5 à 60 espèces ; nombre
trop considérable sans doute, puisque on a cru pouvoir en rattacher
plusieurs, directement ou indirectement, à titre de variétés, à certaines
espèces primitives.
En effet, quoique recueillies dans diverses localités, elles ofirent
entre elles beaucoup d’analogie. De ce nombre sont les jungermannia