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\ O V A G E A U T O U R DU M O N D E .
Le sol des deux exircmites est très-tàvorahie à la culture, et les jdus
riches vcgotaux ie recouvrent. Au centre, il est un peu plus bas et aussi
moins fertile.
On concevra aisément ce phénomène, puisque la mer a depuis moins
iong-temps abandonné cette partie de l'ile, et que l'humus n’y forme
encore quune couche très-légère C'est pourtant sur ce point qu’on a
construit 1 egiise et les habitations du gouverneur et des principaux
chefs.
Tour le sol Je cette plage est recouvert J'arbres-à-pain, de cocotiers,
de bananiers , de cirronniers, d'orangers, de grenadiers, et de la plupart
des arbres utiles indiqués à Guam. Iis ombragent les jardins, où croissent
les ve'getaux qui n exigent que peu de terre, le mais, ies tomates, ies
mélongènes, les pastèques, les pimens, &c.
Les rivages de cene langue de terre sont bordés de plantes spontanées
qui serendent jusque sur les plages. C e sont des excacaria, ie
corJia sehestciia . des jonesia [ ¡(If ] , des rhamno'ides [G.Ùu.-.a], e t, au
nombre des plantes herbacées ies plus abondantes , le corchorus tomentosus !
[ lùf, ] , le lubinia spatulata [tcilxw] ou espèce très-x'oisine ;
une graminée nouvelle du genre digitaria [d. stricta), nommée o.,a,.,,,a,
Sischamum harhatum, un hyptis, le cardiospermum halicacalum, &c.
A u p ie d d e la g r a n d e m o n ta g n e la v é g é ta tio n c h a n g e d é jà : on c om m
e n c e a y t r o u v e r d e s eugenia, d o n t u n e e sp è c e p o r te les n om s d e
e t icaic-u», d e s rauwolfa, d e s gynopogon, &c.
Les roches verticales et humides du premier plateau, et les gros arbres
qui les approchent, sont aussi chargés de plantes herbacées et de quelques
parasites qui ne croissent qu’a l’ombre : une asclépiadée du genre
dischidia, des orchidées du genre nervilia, des procris à feuilles charnues
et a liges souJigneuses , des urtica, et de nombreuses cryptogames, telles
que le lemhardia dichotoma, le davallia pinnatifida , ie collema plumheum, &c.
Rota compte trois rivières ou plutôt trois rui.sseaux situés sur sa côte
Sud-Est.
Le phis voisin du village est peu considérable. Ses eaux, après avoir
roulé de chute en chute, vont se jeter à ia mer en formant une cascade
de "O a So pieds d’élévation perpendiculaire.
C e petit torrent est situé à trois ou quatre milles des habitations. On
va y puiser l’excellente eau fraîche (jue nous bûmes chez le gouverneur,
et dont on approvisionna nos embarcations.
Quelques puits creusés dans la plaine, en plusieurs endroits rapprochés
des montagnes, fourni,ssent de l’eau saumâtre qui , malgré cela , sert a
la préparation des alimens.
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