
298 V O Y A G E AU TO .U R D U M O N D E .
lineari-Ianceoiatis, serrulatis , a cu tis , basi auriculato-cordatis ; fertilibus de-
composito-dichotomis ; pinnis laciniato - p innatifidis ; lobis tenuissimis, fruc-
tiferis.
L . flexuosum. Swartz, Syn. fil. pa g . 1 5 5; Rheed. 1 2, tab. 32.
Hydroglossum flexuosum. W illd . Sp. p l. 5 , p. 83.
In insulis M o iuc c is ( R aw a k ).
C e lygodium est suffisamment caractérisé par ses feuiiies stériles
opposées, à d eu x , trois ou plusieurs lobes palmés , iinéaires-iancéolés ,
longs de 3 à 6 pouces, glabres, aigus, dentés, à nervures dichotomes
saillantes, ainsi que par ses feuilles fertiles très-découpées, à pinnules
linéaires, lancéolées, profondément pinnatifides, à lobes une ou deux
fois laciniés, à iaciniures globuleuses, fructifères.
Cette plante éprouve de notables changemens selon les lieux où elle
croît, et conséquemment selon le degré de développement q u e lle peut
prendre.
Les grandes dimensions qu’elle est susceptible d’acquérir déterminent
aussi des modifications apparentes. Ainsi les caractères des feuilles
stériles ne se trouvent guère' que dans les feuilles inférieures ; celles du
sommet se divisent quelquefois , à l’instar des feuiiies fertiles, en lobes
irréguliers, laciniés, dans lesquels pourtant on retrouve encore les nervures
, ies dentelures, &c. Les feuilles fertiles ne le sont aussi fort souvent
que vers la base des folioles; dans ce cas, le sommet de ces folioles
ne change pas sensiblement de forme ; seulement les dentelures deviennent
plus prononcées et irrégulières du sommet à ia base. Les tiges
souterraines sont épaisses d’une ligne, noires, chargées de poiis écailleux
noirs, luisans, très-ténus. Les pétioles ou rameaux ont une demi-ligne
de diamètre ; ils sont glabres , arrondis extérieurement dans les deux
tiers de leur contour , planes et marginés intérieurement. Les deux
côtes marginales sont très-fines, presque coupantes.
V I . G L E I C H E N I A C E Æ , R. B r o w n .
Les genres platyipma, gleichenia et mertensia, sont très-rapprochés les
uns des autres et n’en forment pour ainsi dire qu’un seul, partagé en
trois sections, qui semblent résulter de simples transitions dans les
formes. Ils diffèrent pourtant par le mode de leurs divisions , par
leurs nervures et par leurs sporanges. Mais ces caractères, en les
supposant même plus tranchés qu’ils ne le sont, suffiroient-ils pour
autoriser ia formation de trois genres! Les botanistes ies plus recom-
mandables ont décidé affirmativement cette question , et nos idées sur
l’organisation végétale nous portent à partager cet avis.
Les platyioma se trouvent convenablement caractérisés par ieurs
feuilles [frondes] linéaires, pinnées (souvent simples, linéaires-lancéolées,
entières ) , à pinnules orbiculaires, recouvertes, sur toute ieur surface
inférieure, d’une poussière Jaune de soufre; par leur marge capsuliforme
et ieurs nervures alternes, &c.
Les gleichenia n’en diffèrent essentieliement que par ieurs divisions
et par la matière glauque q u i , couvrant presque toutes leurs parties ,
remplace la poudre jaune des platyipma : ils ont aussi des nervures
alternes et fort peu apparentes. Dans ce genre, les fructifications sont
plus ou moins enfoncées dans i’épaisseur du tissu cellulaire et ne forment
qu’un seul point par foiiole : elles reposent sur la première division
supérieure des nervures.
Les mertensia ont des nervures très-apparentes , rameuses ou irréguiièrement
dichotomes ; leurs sores sont disposés sur deux rangs parallèles
à la côte moyenne. Les sporanges, au nombre de 6-10 et plus ,
reposent sur ia division supérieure et intérieure de chaque rameau des
nervures [vid. Bernhardi, Nov. Journ. bot., Schrader, 1806, tab. 3 ,
f. 1 3 , dicranopteris dichotoma ) , et sont promptement caducs.
Dans ces trois genres, ies écailles de la tige et des bourgeons sont
dentées, laciniées ou profondément divisées en étoiles; à lobes piliformes,
capillaires, ordinairement simples : celles qui recouvrent quelques
parties des rhachis et des folioles , sont en général foliacées , mais constamment
frangées sur les bords ; celles qu’on observe à la face inférieure
des folioles sont même quelquefois entièrement disséquées et de
manière à n’offrir plus que l’aspect d’un d u v e t, d’une laine. Les tiges et les
pétioles ne présentent jamais, dans leur coupe transversale, qu’un seul
faisceau de fibres médulliformes, arrondi, et libre dans les platyzoma et
les gleichenia, fixé sur une sorte de placentaire latéral dans les mertensia.