
arbres entiers. Parmi les fleurs les plus remarquables par leur couleur,
par leur nombre ou par leurs dimensions, on distingue celles de plusieurs
apocynées en arbre, des genres plumería et tahenmmontana , celles des
musa, des dolichos, des erythrina, des portlandia, et sur-tout celles de
ïagati grandiflora, du spathodea longiflora, &c. Les fruits les plus apparens
sont ; des noix de cocotiers, d’aréquiers et de plusieurs autres espèces de
palmiers; ceux à\\ barringtonia, vulgairement nommés bonnet carré, de
Xeugenia malaccensis, roses et rouges et très-agréables au goût; du xylo-
carp us granatum, à quatre valves, si distincts par leur forme arrondie,
analogue à celle d’un boulet de quarante-huit, par leur consistance
ligneuse , ainsi que par leurs grosses graines anguleuses également très-
dures ; des gousses réniformes, toujours ouvertes , de deux ou trois sterculia;
celles des galedoupa, des dolichos, des ahrus, des omphalohium,
des agati, des adenanthera, constamment munies de leurs semences : les
graines drupacées ligneuses ou charnues des cycas, des terminalia, des
heritiera, des calophyllum, de trois ou quatre espèces de myristica : les
capsules très-alongées de quelques bignoniacées; enfin les noix tuniquées
de Xhernandia sonora, e t , plus particulièrement encore, les follicules
charnus du tahernoemontana aurantiaca (pi, 6 1 ) , qui rappellent exactement
la forme et la couleur des oranges.
Mais ces végétaux, et beaucoup d’autres que je ne puis énumérer ici,
ne sont pas les seuls corps organiques que les courans roulent à leur
surface; on y trouve un grand nombre d’insectes, et spécialement de
superbes papillons verts [papilio priamus), des polypiers coraliigènes et
pierreux, des coquilles, des crustacées, de nombreux poissons, &c.
Ces courans se distinguent aussi de fort lo in , lors même qu’ils n’entraînent
rien avec eux. Ne seroit-ce pas à leur entremise qu’il faudroit
en partie attribuer l’uniformité de végétation qu’on observe sur tous les
rivages de cette région équatoriale \
Quoique nous n’ayons passé que peu de minutes sur l’île Pisang, où
les productions du soi se manifestent sous le même aspect qu’à Rawak
dont nous allons parler, ce lieu m’a cependant fourni• quelques plantes
ou nouvelles ou dignes d’être citées. De ce nombre sont ; un solanum
fruticuleux aiguillonné, à quatre étamines [solarium dunalianum), pl. 58,
une urticée dioïque intermédiaire entre les genres procris, boehmeria et
urtica, pl. I 19 ; une amaranthacée, du genre lestibudesia; ie premna inte-
grifolia; de nombreux plumeria à fleurs blanches très-odorantes; le lyco-
podium pouioliianum, ie polypodium leuieanum, pl. 6; ie pteris tripartita,
qui n’a pas moins de 8 ou 10 pieds d’élévation; Xacrostichum quoyanum,
pl. 3 .; une variété de Xaspidium trifoliatum, à frondes fertiles pinnées ;
des cissus, des aroïdes arborescentes, des cucurbitacées du genre tricho-
santhes, et de nombreux palmiers, parmi lesquels on remarque des
caryota, des areca, des corypha, &c.
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