
ie valeriana sedifolia, d’Urv. ; le drapetes muscdides, L am k .; ie singulier
nassauvia serpens, d’U r v ., &c. Les autres espèces dont nous ne parlons
pas habitent indifféremment presque toutes les localités.
S i, au premier abord, ce pays semble être totalement privé de végétaux
nourrissans, l’oeil du botaniste ne tarde pas à en découvrir une
foule q u i, dans une nécessité absolue, comme celle où nous pouvions
nous trouver, ne manqueroient pas de procurer une assez grande ressource;
ce qu’il est toujours utile de signaler aux navigateurs ; de ce
nombre sont :
I.° Les grandes fucacées, qui abondent dans toutes les rades.
x J Les baies de tous les petits arbrisseaux, myrtus, arhutus, empetrum
et rubus ( i ) , qui ont été mangées par les marins de l ’Uranie, sans qu’il
en soit résulté pour eux le plus léger accident; quelques-unes même,
comme on ie sait, ont un goût exquis; et il suffira de, rappeler ici le
lucet musqué, dont la saveur est analogue à celle d’une crème aromatisée;
les grosses framboises purpurines produites par le plus petit des
végétaux ligneux ( rubus gedides ) , &c.
3.° Le céleri, fort abondant sur ies dunes, et dont nous avons employé
à notre usage toutes les parties ; les feuilles d’une sorte de pim-
preneiie [ancistrum adscendens) qui habite les mêmes lieux; trois espèces
d’oseille [rumex acetosa, acetosella et patientia); une grande oxalide
( oxalis enneaphylla ), remarquable par ses larges fleurs roses presque
blanches, par ses feuilles composées de 8 , i 2 à i 5 folioles en coeur,
glabres , fixées au sommet des pétioles , dont les feuilles , les fleurs et les
racines écailleuses (bulbifères) rouges, d’une saveur acide fort agréable,
seroient utilement employées en salade ou comme remède rafraîchissant.
4 1 Les nombreux lichens qui tapissent pour ainsi dire toutes les
parties de ces îles; sur-tout celui de l’espèce blanche, qui forme des
touffes serrées composées de petites expansions capillaires, rameuses,
enlacées, &c. C e lichen [lichen rangiferinus! L. ; cenomyce pycnoclada,
( i) Il est probable que c’ est de cette dernière plante que veulent parler les auteurs de la
relation du naufrage du vaisseau le Wager. Selon e u x , ies Patagons se servent de son fruit pour
faire une espèce de vin dont ils s’enivrent les jours de réjouissance : cela prouve que cette
plante est aussi commune dans leur pays que rare aux îles Malouines,
P ers .), bouilli pendant quelques momens dans l’eau (pour le priver dun
principe amer), a été coupé par très-petites parties, et a formé, dans
du bouillon, un potage assez agréable et facile à digérer (i).
5.° Les racines tubéreuses, fasciculées, nombreuses, de plusieurs orchidées
des genres serapias et arethusa, qu’il suffiroit de faire bouillir
quelques instans dans l’ean , afin de leur enlever un principe légèrement
âcre, pour obtenir un aliment très - nourrissant. Ces bulbes, préparés
de la sorte et desséchés, donneroient un salep susceptible de se conserver
long-temps.
6.° Enfin, un végétal bien plus intéressant encore, parce qu’il fournit
pendant presque toute l’année une abondante quantité de substance a limentaire
: je veux parler de la grande graminée [festuca flabellata ) qui
couvre ies deux tiers de l’île aux Pingouins (manchots), les autres petites
îles de la baie Française, et q u i , d’après M. O rn e , se multiplie avec ia
même profusion sur le rivage de toutes les îles Malouines.
Cette plante s’élève de 4 à 6 pieds ; ses feuilles sont engainantes ,
comprimées ; elle offre à sa b ase, de la racine jusqu’à 5 ou 6 pouces
d’élévation, une partie intérieure b lanche, cassante, d un gout de noisette,
fort agréable à manger. Cette substance se compose de ia gaine
inférieure, des jeunes feuilles du centre et des tiges (chaumes) fortement
serrées les unes contre les autres. Elle ne peut mieux être comparée ,
pour la saveur, qu’au chou palmiste, si justement estimé.
E X AM E N DES EAUX.
D ’après ce que nous avons dit de la constitution du sol des îles
Malouines , il est facile de concevoir que l’eau y est fort abondante.
Observée dans les ruisseaux qui descendent des montagnes comme
dans les petites rivières qui sillonnent les plaines, cette eau est fortement
ambrée : ce qui ne l’empêche pas d’être par-tout lim p id e , agréable
au goût et très-salutaire, puisque l’équipage de l’Uranie, réduit pendant
près de trois mois à l’usage de cette seule boisson , n’en a jamais éprouvé
la plus légère incommodité.
(i) Je prie le lecteur de se rappeler que c’ est pour les marins que je donne ces minutieux
renseignemens.