
couvertes d’une belle végétation , entièrement semblable à celle qui
couronne les montagnes, dont les pius élevées ne dépassent probablement
pas 200 à 250 toises.
D e nombreux points de ces premières collines qu’on destinoit à l’a griculture,
ont été, comme nous l’avons déjà d it, inconsidérément dépouillés
des bois qui les couvroient : abandonnés depuis ce temps, ils
sont en quelque sorte envahis de nouveau, mais par des plantes exotiques
pour la plus grande p a r tie , qui s’y multiplient avec une rapidité
surprenante. Ees principales sont, ie goïavier, psidium pyriferum [«t’cu] ; le
limonellier à trois feuilles, limonia trifoliata [limon-china, esp.); le triumfetta
lappula [ SaSaiijji ] ; ïurena sinuata vel swartfii ; le waltheria americana ; le
sida glomerata et le sida rhomhifolia ( f ) , nommés en espagnol escobillas ;
le dioscorea aculeata [<jaSon] , à racines nourrissantes; le grewia gua-
lumæfoUa [a.y.;fao]; un domheya [ jIMalî et deux celtis, dont im à
feuilles argentées; l’hibiscus rosa sinensis [liluiifl] ; les giiilandina hondtic
[pakao] et bonducella [ i’iEoTao ] , & c . , qui forment des broussailles impénétrables.
Dans les parties humides des mêmes lieux, l’arundo phragmites
.ictH et ioupoui;-iicHl] recouvrc des champs entiers ; on y trouve aussi plusieurs
autres graminées, et notamment une nouvelle espèce à’andropogon c\\xï a
reçu le nom d’an, chloridiformis, et des cypéracées des genres schoenus,
scleria, &c.
Cette alternance me semble n’être pas moins remarquable que celles
qui ont été observées jusqu’à ce jour sur toutes les parties du globe.
Les forêts vierges encore qui recouvrent les sommets culminans
d’Uma ta , de Pago et d’A g agna , se composent des quatre variétés sauvages
de l’arbre-à-pain, artocarpus incisa, distinguées par ies noms de
Iciiiû-paPaJo.^ gt 3ouc|-î)ûug ka.Pauu. , dont la dernière tire son nom de la
ressemblance qu’ont ses feuilles avec les frondes drxpolypodium phymatodes,
qui, dans la langue mariannaise, se nomme kJcuu. (2); de plusieurs
{ I ) Le premier de ces sida porte le nom à’ escobilla papojou. ; papajou. veut dire poil à gratter.
( ’ ) L e Souj-Jong est le plus abondant.
rubiacées en arbre du geme pavetta ( soj-tou, ouCug, ot^ug ou otauS), et d’une
troisième espèce nommée gouagouittong ; du dodonaa viscosa (fampouiuge), du
casuarina indica (gogon); de ï areca olerácea, qui porte ainsi que son fruit
le nom de pougoao; ; de quelques euphorbiacées des genres claoxylon et
bradleja ( pwucw, IkUoi.J-Iiouumu. et hioufoniv ) ; de grandes apocynées du genre
rauwolfa ( CíMignítí. et ctopag ) ; un myrtus ( EÉjioug-inaktiua. ) ; une thymelée du genre
daphne, nommée giipIt-atMjiUv, ce qui signifie lien de voleur, de l’usage que
les voleurs font des tiges de cette plante à écorce tenace, pour former
des liens à l’aide desquels ils atteignent avec rapidité au sommet des
arbres les plus élevés, des cocotiers sur-tout, pour en dérober les fruits ;
plusieurs figuiers ( , lagaiiî. et Houuou- ) ; le tiounvt. a des fruits violets,
ovales, de la grosseur d’une muscade, fort recherchés des indigènes
et de certains oiseaux ; un eugenia ( ) , dont le b o is , d’une extrême
dureté, serviroit avantageusement à la marqtieterie ; Xalyxia [gynopogon )
ohtusifolia, un anasser nouveau, &c.
Les lianes de ces forêts sont : le mimosa scandens (gagoi.j), dont les
tiges ligneuses et couchées acquièrent souvent plus de 6 pouces de
diamètre et de très-grandes longueurs ( i ) ; le dioscorea aculeata (mi,»),
plante qui envahit toutes ies parties sèches des montagnes ; des dolichos; le
piper siriboa (poupouton ) , nommé 6oii3j6 par les Espagnols ; le melastoma medi-
nilliana, déjà c ité , qui est ici à rameaux grêles, très-longs; et quelques
plantes parasites au nombre desquelles se trouve un poivre herbacé
( poJ-pouà ) , un dendrobium ou vanda ( ivmnouhoii-fciia ) , l’epidendrum fasciola
( kiciiioLiiwii-.i»;,K3|v), et quelques autres orchidées ( giifag ) ; une asclépiadée
du genre dischidia ( d. bengalensis ), Xophioglossum pendulum, le lomaria
spicata, le vittaria elongata, le davallia pinnatifida ou espèce très-rappro-
ch é e , Xaspidium hirsutulum , et le lycopodium phlegmaria, qui, chez ces
peuples , est le symbole de ia fécondité.
Sur le bord des ruisseaux et dans tous les lieux humides , on trouve
des aroïdes en arbre, arum cordifolium (papaou.) , dont on distingue deux
variétés, l’une à tiges et à feuilles vert - blanchâtre ( papaoa blanco ),
(1) Son fruit entier ou ses graines libres se nomment BaSLg ou 6aSw
Voyage de VUranle. — Botanique. I O