
gihba, LabilI., Sertum austro-caledonicum, tab. 4 et 5 , n’appartienne aussi
à cette section.
Viennent après, mais dans un ordre inférieur, les fougères qui, en
apparence herbacées, ont leurs feuiiies [frondes) et leurs racines fasci-
cuiées, et conséquemment une très-grande tendance à devenir arbo-
lescentes : telles sont, ie todea africana, trouvé à l’état presque ligneux
dans les Montagnes-Bleues (C o x -P a s s ), et qui offre peut-être la même
particularité au Cap de Bonne-Espérance, où nous l’avons aussi récolté;
le lomaria setigera des îles Malouines, qui nous a paru être d’une structure
analogue; le pteris palmæformis de Tristan da C u n h a , décrit par
M. du Petit-Thouars , qui n est probablement que ie lomaria setigera modifié
par le climat de ces îles; le hlechnum lomario'ides des îles Mariannes, & c .;
à leur suite se rangent naturellement ie lomaria obtusata, LabilI., Sertum
austro - caledonicum, et plusieurs autres espèces seulement caulescentes ;
puis enfin toutes ies foiigeres herbacées qui sont organisées comme les
précédentes, sans cependant donner jamais de tige , le blechnum lanceolatum,
le hlechnum unilaterale, hl. occidentale. Sic., et, pour citer des
exemples encore plus connus , Xasplénium ruta-muraria, Xasplénium ceterach,
X asplénium polytrichum, Xaspidium filix mas, X athyrium f l i x femina, le
hlechnum spicatum, et plusieurs autres fougères européennes.
S. I I I . F E U I L L E S ( f r o n d e s ).
Les feuilles des fougères sont aussi de plusieurs sortes assez distinctes
relativement à leur mode d’insertion, qui est en rapport direct avec la
forme des tiges, et diffère encore selon ies espèces.
Les feuilles produites par les tiges rampantes ont un pétiole qui
s’articule près de celles-ci, sur une sorte de pédicule de forme et de
longueur variables.
C e pédicule est une production particulière, ordinairement plus dure
et dune nuance plus foncée que la substance des tiges; parfois ii est
noir et ébéné, ce qui doit contribuer beaucoup à sa conservation ; aussi
persiste-t-il très-long-temps. Les écailles qui ie couvrent sont en général
aussi nombreuses que sur la tige.
Les feuilles des fougères arborescentes du premier ordre d e là deuxième
classe, ont, sous ce rapport, beaucoup d’analogie avec celles des palmiers ;
c’est-à-dire qu’elles sont munies, à la base, d’une tunique vaginale qui
embrasse plus ou moins la tig e, et y laisse, après sa chute, des impressions
de formes très-diverses et qui changent peut-être dans toutes
les espèces. Ces impressions, beaucoup trop négligées jusqu’à ce moment,
offriront un jou r , si elles sont mieux étudiées, de fort bonnes
distinctions entre quelques fougères en arbre , restées confondues jusqu’à
ce jour à défaut de renseignemens sur ce point.
Enfin les fougères arborescentes de la deuxième section, et toutes
celles que nous y réunissons par analogie, fougères dont on pourroit
former à la rigueur une troisième série entre les deux précédentes, ont
des bases pétiolaires persistantes, alongées, élargies, et plus ou moins
déprimées, charnues, tendres et succulentes d’abord, mais qui deviennent,
par le temps, dures, ligneuses et d’un brun de plus en plus foncé.
II est des fougères qui donnent réellement deux sortes de feuilles
sur des pétioles différens ; on les désigne ordinairement par le nom de
feuilles fertiles et de feuilles stériles : telles sont celles des acrostichum à
feuilles simples [crassifoUum, villosum, splendens, hylridum ; des nombreux
polypodium, &c). Mais en général ces différences résultent des altérations
poduites dans le limbe des feuilles fertiles, qui se racornissent pius ou
moins dans toutes leurs parties ; de pointues deviennent obtuses ; de larges,
lancéolées ; ou enfin qui prennent des formes étroites , linéaires, ainsi qu’on
peut le voir dans les acrostichum quoyanum et requinianum, pl. 3 et 4 de
notre Atlas de botanique, ainsi que dans le schizoloma cordatum, pl. 1 6.
Il n’en est pas ainsi de Xacrostichum alcicorne, des polypodium [drynaria)
Linnai, Willdenowii, Gaudichaudii et Schkurhii, &c. (B o ry , Annales des
sciences naturelles, août i Sz j , pl. 1 2 , 13 et i 4 ) , qui, indépendamment
de leurs feuilles fertiles (i) à formes constantes, produisent des feuilles
stériles' très - distinctes. Ces dernières sont palmées ou digitées dans les
polypodium [dryn) Linnæi et Gaudichaudii, dont les feuilles fertiles sont
pinnatifides et pinnées. J’avois d’abord pensé que ces feuilles anomales
pourroient bien n’être que des écailles développées; mais je n’ai rien
( i) II est nécessaire de faire observer que, parmi ces feuilles fertiles, il s’ en trouve toujours
yn certain nombre q u i, sans changer de forme, ne portent jamais de fructifications.
Voyage de YVranie. — Botanique. ^ I