
trouvé qui pût me confirmer dans cette opinion. Eoin de là , j’ai acquis
la certitude que ces feuiiies partent originairement des vaisseaux fibreux
médulliformes du centre des tiges, et que par-là elles diffèrent essentiellement
des écailles, qui tontes, comme nous le prouverons bientôt, sont
épidermoïdes.
A quelques difformités légères près , produites par l’abondance des fructifications
, et même quelquefois par leur seule présence, ainsi qne par
i action des localités, les feuilles sont uniformes dans la plus grande
partie des fougères, qui n’en ont que de fertiles. Cependant elles sont
simples, entières ou lobées sur des individus de la même espèce et
souvent du même pied; pinnatifides, pinnées ou indéfiniment décomposées
dans d’autres, comme si ia nature ne leur avoit marqué aucune
limite. A u nombre des espèces où l’on trouve ces sortes d’anomalies,
doivent être placées les fougères suivantes ie polypodium phymatodes et
le polypodium scandens, qui offrent successivement, sur la même tige, des
feuilles simples, lancéolées, entières, des feuilles bilobées, trilobées,
pinnatifides et presque pinnées, tout aussi remarquables par leurs d imensions
générales, par le rapprochement ou i’éloignement de leurs
divisions, que par le nombre, la grosseur et ia disposition des (sores)
organes reproducteurs. \dasplénium [diplaiium] radicans est dans le même
cas; il présente des feuilles simplement pinnées, à pinnules lobées,
pinnatifides , pinnées, bipinnées , tripinnées , et dont la hauteur varie d’un
à cinq pieds et au-delà. Le davallia sinensis fournit, dans ia même localité,
des feuilles de trois pouces et de deux pieds, également bien garnies de
fructifications.
Les fougères à feuilles divisées n’offrent que des caractères incertains,
changeans, relativement au nombre ( i ) , à la disposition alterne ou opposée
des lob es, des pinnules, See, , q u i, sur le même individu, se
montrent en plus ou moins grande quantité, et dont la position ' est
f i ) Nous avons observé, dans quelques fougères pinnées, un phénomène assez remarquable:
lorsque les pinnules ne recouvrent que la moitié supérieure du pétiole (rhachis), la partie
inférieure est souvent munie de petites folioles avortées qui affectent des- formes diverses ;
elles figurent des sortes de bourgeons plus ou moins spinescens, analogues à ceux qu’on
remarque à la base des feuilles des cy cadées, dans le Umnria setigera des îles Ma louines, et
des oreillettes de diverses grandeurs, dans le blechnum lomarioides, le blechnum orientale, & c .
indifféremment alterne ou opposée. Mais si ces caractères sont variables
et méritent qu’on y attache peu d’importance , il en est d’autres q u i , dans
ies descriptions, sont du plus haut intérêt, parce qu’ils paroissent être
essentiellement fixes. Je veux parler des sortes d’articulations destinées ,
dans certaines fougères composées, à réunir les folioles au pétiole générai
[rhachis), telles qu’on les observe dans Xaspidium splendens, Xaspidium
acuminatum, Xaspidium hirsutulum, le nephrodium pendulum, le polypodium
[dryn) Gaudichaudii, Sec. C e caractère ne se rencontre pas seulement
sur les fougères à feuilles pinnées, à pinnules pétioiées et même sessiles ;
on ie remarque encore sur plusieurs fougères à feuilles pinnatifides ou
simplement lobées, et spécialement sur ies feuilles fertiles duy/o/y/oc/i««
quercifolium [polypodium [diynaria) WiUdenowii, Schkuhrii, Linnæi, S i c . ) ,
q u i, ainsi que Schkuhr l’a fort bien figuré, planche 13 , laisse détacher
par ia dessiccation toutes les parties de son lim b e , de manière à n’offrir
après que sa côte principale (pétiole général ou rhachis) dénudée du
haut en bas.
On ne peut établir aucune règle positive relativement à la longueur
des feuiiies des fougères ; elles paroissent avoir toutes ies dimensions,
depuis Xhymenophyllum caspitosum, où elles n’ont pas pius de deux a trois
lignes de longueur, jusqu’à Xangiopteris evecta, qui en a de i o a i 5
pieds. Il est également impossible de fixer des limites exactes dans ies
dimensions des feuilles de telle ou telle fougère , parce q u e , ainsi que nous
l’avons déjà dit, ces dimensions varient à l’infini, et sont subordonnées aux
influences locales , soit du terrain, soit des impressions météorologiques.
Je citerai pour exemple Xasplénium nidus, à feuilles de six a huit pieds
sous la ligne ( dans les Moluques et les îles des Papous ) , et qui semble
diminuer progressivement, jusqu’à un pied et moins, à mesure qu’on
s’en éloigne.
§. I V . É C A I L L E S ( S Q U A M Æ , p i l i , g l a n d u l æ ).
Les écailles des fougères, considérées comme caractères génériques et
spécifiques, ont peut-être été trop négligées jusqu’ici par les^botanistes.
C ’est cependant à la présence ou à l’absence de ces parties, à leur
forme, à leur texture, ainsi qu’à leurs dimensions, que sont dues les
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