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l ’arbre, et cominuent à sé c ré te r, par leurs canaux brisés, une prodigieuse q u an tité
de gomme. L e s chatons ou individus m â le s , qui sont a xifè re s , ne laissant
qu e p eu ou point de traces extérieures après leur chute , ne p eu v en t égaiement
servir k sécréter de la gomme. Si cependant quelque observateur en a remarqué,
ce dont je d o u te , cette gomme doit être produite par une cause a c c iden te lle ,
ou par des pores particuliers que les rudimens des feuilles et des écailles laissent
après eux. U n examen de plusieurs jours ne m’a pas donné un seul indice à ce
sujet. J ’ai vu de ia gomme sur des feuilles de cycas ; mais je n’ai pas remarqué
si elle appartenait à des cycas mâles ou femelles. F-aut-ii admettre cependant
que les rudimens laissés par les feuiiies sur les cyca s, doivent aussi donner de
la gomme! L a quantité de gomme fournie par ces arbres est extraordinaire.
J ’éprouvai cependan.t quelques difficultés à en recueillir à Raw ak , tant eile
était molle et gélatineuse ; ceia t ie n t , je c ro is , à. ce que notre relâche sur ce
point s’est effectuée dans ia saison des pluies.
J e pense toutefois qu’il doit être difficile de s’en p ro cu r e r , n ’importe dans
quel tem p s , e t s u r - to u t dans les loca-iités basses voisines de la m e r , tant
l’humidité des nuits est g ra n d e , ta.nt sur-tout les rosées du matin y sont a b on dantes.
C e t te humidité permanente , unie à la grande chaleur de ces régions ,
tend sans cesse à convertir cette gomme en mucilage tremblant, qui se détache,
coule le lo n g des tiges et les recouvre quelquefois du sommet à la base.
11 n’en est pas de même aux Jles M a r ian n e s , du moins pendant les mois de
mars, d’avril et de m a i, où j'ai trouvé tous les cycas femelles chargés de fruits
presque mûr s, et dont la partie supérieure du tronc étoit garnie de cette
substance. J ’en apportois de quatre à six liv re s , choisies sur deux ou trois individus
seulement ; et je ne craindrois pas de me tromper en assurant que beaucoup
de ces arbres en avoient chacun plus de cinq ou six livres.
C e tte g om m e , qui se rapproche beaucoup de ia gomme arabique ( 1 3 ) , qui
affecte souvent aussi la forme et ies caractères de la gomme adragant ( i 4 ) > tient
su r - to u t de c e lle - c i par plusieurs propriétés physiques et chimiques. E lle est
parfois en morceaux blancs ( blanc-jaune ) , v ermiculés, con to u rn é s , tenaces ;
mise dans la bouche , elie a une saveur d’abord légèrement sucrée , mais ensuite
très-fade, et se convertit presque en totalité en une sorte de g e lé e ( 1 5 ) . L ’eau
(13) Celle des Moluques particulièrement.
{14) Ceile des Mariannes est remplie de cette dernière, disséminée dans la masse rougeâtre de i autre, ce
qui lui donne l’aspect de nougat.
(15) Pressé par ia faim, il m’est souvent arrivé de manger de cette gomme, mais toujours avec un nouveau
dégoût.
bouillante en dissout une petite qu antité , et tout le reste se convertit en mucilage
(16 ) .
C e t te gomme ne pourroit-elle pas être emjdoyée en médecine, comme su c cédanée
de la gomme adragant, qui est toujours d ’un prix assez élevé dans le
commerce! E t dans ce cas, ainsi que dans celui des ressources alimentaires qu e
fournit le c y c a s , ne seroit-il pas du plus grand intérêt d’en encourager la culture
dans les terrains négligés de la plupart de nos colonies !
J ’ai pensé que ces détails ne seroient pas superflus pour l’histoire d’un végétal
aussi remarquable par ses caractères botaniques et son organisation pour ainsi
dire intermédiaire entre les monocotylédones et les dicotylédones, que précieux
par les avantages q u ’il promet au commerce , aux arts et à la m éd e c in e , par ceux
q u ’il fournit déjà aux nombreuses peuplades qui s’en nourrissent.
Nota. L e cycas n’est pas le seul v ég éta l dont les habitans des Molu qu e s
retirent le .sagou : le véritable sa g o u iie r , et plusieurs autres palmiers qui
fournissent de cette substance alimentaire , se trouvent et sont même fort
communs sur ies montagnes de ces île s; mais comme je ne les ai pas v u s , et
que je n’ai p u me procurer de nouveaux renseignemens positifs à leur égard ,
je m’abstiendrai d’en parler.
S A N T A L A C E Æ , R. B r o w n .
n a n o d e a , Gært.JH.
C a l y x hemisphæricus, ovario adnatus, limbo libero 4 -partito, erecto;
laciniis subdeltoideis, basi constrictis, æqualibus; interstitiis undiilaîo-
prominentibus. C o r o l l a nulla. S t a m i n a 4 . limbo calycis inserta, ipsius
laciniis opposita; filamenta brevissima, ad imam basim incrassato-
dilatata; antheræ eliipticæ, utrinque emarginatæ , biloculares, interné
secundùm Iongitudinem déhiscentes. O v a r i u m subglobosum, calyci adnatum
, uniloculare, vertice libero, in stylum desinente. O v u l u m i ,
siibellipticum , sufRiltum per podospermium longiusculum, filiforme, è
fundo concavitatis enatiim. Stylus breviiisculus, utrinque sulco exaraius.
Stigma bllobum, iobis subrotundis, æqualibus.
(i6) Ainsi que le fait la gomme du bois uoir de riie-de-France [mimosa lebhc), qui, à cause de certe
solubilité imparfaite , ne peut être employée dans les arts, pas même à la fabrication de l’encre. ( Note de
M. Delisse.) Je pense qu’il en est ainsi de la gomme du mimosa de Tarnèse ( mimosa farnesiana ) , q.û se
trouve dans la même localité. Toutes les deux y sont exotiques.