
Enfin les bords des rivières, des ruisseaux et des étangs, ainsi que les
mares qu’on rencontre fréquemment le long de la route, abondent en
alismacées [alisma, triglochin, actinocarpus) \ en hydrocharidées [dama-
sonium, najas, lemna)-, en cypéracées [cyperus, scirpus, schoenus, carex)-,
en graminées, en chénopodées, en polygonées, en scrophularinées [gratiola
latifolia et pedunculata ) , en myriophyllum, en desmodium, en mentita,
en scutellaria, en aipUa [a. pinnata et rubra), et autres plantes aquatiques.
Les rivages de la Nepean comptent aussi quelques plantes particulières :
un sarnbucus voisin des samhuciis japonica et peruviana; un arum [a.
orixense) ; un lycopus (/. australis)-, et parmi les espèces remarquables qui
flottent sur ses eaux, les potamogeton natans, perfoliatum, crispum et gra-
minetim; ie vaUisneria spiralis, le typha angustifoUa, et le panicum para-
doxum (planche 2 4 ) . qui se distingue par ses longues arêtes florales, l’une
des anomalies les plus singulières de cette famille.
Les premières collines des Montagnes Bleues sont couvertes d’une
végétation sinon semblable, du moins fort analogue à celle des lieux
qui avoisinent la côte. C ’est ainsi qu’on retrouve différentes espèces de
casuarina, à exocarpos, de banksia, âi acacia, considérablement réduits
relativement à ceux des plaines ; des xanthorrhaa, que nous n’observâmes
nulle part ailleurs dans cette longue exploration; X asclepias fruticosa, les
solanum sodomeum, armatum, hystrix, s’y montrent aussi en abondance.
Plus loin, dans les régions les plus élevées de cette partie des montagnes
, régions qu’on pourroit nommer des Protéacées , croissent dans la
plus grande profusion, d’abord des banksia, qui ont encore une certaine
élévation, et, successivement, des isopogon, despersoonia, et spécialement
le persoonia ferruginea ; des xylomelum ; le superbe speciosissima, àfleurs
écarlate ; et dans les parties les plus sèches, sablonneuses, des emhotrium ,
des grevillea, des lomatia, des lamhertia, des conospermum, et une immense
quantité dhakea, de ruellia [r. australis), de prostanthcra, de dampier a
[d. rotundifolia, stricta), de pimelea; les charmantes lobelia gracilis et dentata;
une multitude de goodenia heterophylla, de campanula littoralis, que
nous avons déjà signalés.
Les arbres se montrent de plus en plus vigoureux, à mesure que l’on
s’approche de Spring-Wood, où ils finissent par avoir les plus étonnantes
dimensions.
On trouve encore les cryptandra ericafolia et c. spinescens; plusieurs espèces
dXadriana, de pommaderis, de leptomeria, de rubus, de smilax, de
patersonia, &c. Nous y avons également observé les clematis microphylla et
aristata, le lasiopetalum ferrugineum, les phehalium squammosum et hexa-
petalum ; ie crowea saligna, Xeriostemon salicifolium, le mirhelia reticulata,
le podolobium trilobatum, le viminaria dentata; les mimosa myrtifolia, juniperina
, verticillata, et autres espèces à feuilles épineuses; le leptospermum
thea, des daviesia et des hossiaa nombreux, quelques boronia et tetran-
thera; et parmi les plantes herbacées, les notholana distans, Xhymenophyllum
tunbridgense : les doodia asp era, media et cordata; les polypodium tenellum
et scandens, des mitrasacme, des opercularia, le goodenia decurrens, Xholcus
carulescens, gravé planche 2 7 ; d’abondantes quantités d’eriocalia, et des
orchidées des genres cryptostylis, caleana, gastrodia.
Au-delà de Spring-Wood, les arbres subissent de nombreuses variations
dans ies formes : elles sont déterminées par la nature du terrain qui
les nourrit, et sur-tout par l’influence plus importante encore de la diversité
des sites.
Ces expositions, qui changent souvent en raison des irrégularités du
terrain, donnent à ces lieux un aspect charmant : le contraste des chétives
productions des montagnes avec la superbe végétation des plaines inspire
au botaniste un intérêt inexprimable.
Sur l’un des points les plus élevés de la chaîne ( King’s-Tabie-land ),
nous trouvâmes une de ces végétations singulières qui méritent des dénominations
distinctes , et que nous avons nommée région des épacridées.
Nulle part, en effet, les plantes de cette famille ne se montrèrent plus
nombreuses, ni sous le rapport des individus , ni sous celui des espèces.
Nous y recueillîmes successivement les epacris pulchella, microphylla,
ohtusifolia ; les leucopogon lanceolatus, ericdides ; le stenanthera pinifolia, le
dracophyllum secundum, des lysinema, des styphelia, des monotoca, &c.
Ces plantes sont protégées contre l’impétuosité des vents et la rigueur
des frimas , par des sous-arbisseaux très-serrés q u i, chose assez remarquable,
appartiennent aux genres banksia, casuarina, melaleuca, angophora