
des espèces nouvelles, de nombreuses notes sur toutes celles qui étoient
connues, ainsi que le résultat sommaire de nos observations sur la nature
du climat et du so l, sur l’ensemble et l’aspect de la végétation, et sur
les phénomènes météréologiques q u i, dans ces régions méridionales,
accompagnent, dirigent ou modifient ia marche des productions de
la terre.
MM. Desfontaines et de Mirbel furent chargés d’en rendre compte
à l’Académie ; et je dus à l’encourageante bienveillance de ces savans,
bien plus qu’au foible mérite de mon tra v a il, l’honneur d’obtenir un rapport
très-favorable (i).
C e rapport a ete imprimé dans les Annales des sciences naturelles ,
en mai 1825 ; j’y ai réuni les descriptions génériques et spécifiques des
plantes nouvelles, au nombre de quarante et plus. Ces descriptions se
trouveront ici dans leurs familles respectives.
Parmi ces plantes, on remarque trois genres fiou v eau x, le gaimardia,
le pratia et ie pernettya, gravés tous les trois dans l ’Atlas botanique du
Voyage de la corvette l ’Uranie, planches 3 0 , 67 et 79.
Un officier très-distingué de ia marine française, M. J. d’U rville , qui
cultive avec un égàf succès les sciences physiques et celles de la navigation,
a, depuis nous (du 18 novembre au 18 décembre 18 2 2 ) , exploré
les bords immenses de la baie Française. D e nombreuses cryptogames
et plus de cinquante phanérogames qui avoient échappé à nos
regards, et dont trente-sept espèces sont nouvelles pour ia science,
ont été le fruit de ses laborieuses investigations (2).
Il résulte de ces divers travaux, que ia Flore des îles Malouines se
compose aujourd’hui de 48 familles, divisées en 139 genres, formant
215 espèces, dont 94 cryptogames et 121 phanérogames. Nous en
tracerons bientôt le tableau méthodique.
Michaux, Mühlenberg, Pursh , Elliot et Nuttaii nous ont signalé
depuis iong-temps une grande partie des plantes qui croissent dans le
(1) V o y e z le rapport sur la Flore des des M alouin e s , par MM, Desfontaines et de Mirb
e l, Annales des Sciences naturelles, mai 1825 , page 89, avec gravures.
(2) V o y e z Flore des iles Malouines, par J. d’U rv ille , dans les Mémoires de la Société lin-
néenne de Paris, vol. I V , sixième livraison, janvier 1826,
Nord du Nouveau-Monde (1) : M. de Lapilaie est sur le point de publier
une Flore des îles de T e rre -Neu ve , Saint-Pierre et Miquelon. Nous
devons à A u b le t , à Richard , à Plumier, à Swartz, ainsi qu’à MM. Ber-
tero , T u rp in , Poiteau, Descourtils et Hamilton (2), des renseignemens
très-nombreux sur ia Guiane, les A n tille s , et tous les autres points
de ce continent qui avoisinent le plus ces îles.
Jacquin, L oeiîing , MM. de Humboldt, Bonpland et Kunth ne nous
ont laissé rien à desirer sur sa plus vaste partie équinoxiale. MM. Auguste
de Saint-Hilaire, Martius, Raddi, Léandro, & c ., nous rapportent tous
les trésors du Brésil. Joseph de Jussieu, MM. Ruiz et Pavon nous ont
fait connoître un grand nombre de plantes du Pérou et du C h ili. Enfin
M. Bonpland, après avoir exploré les rives de ia Plata, se console peut-
être maintenant de sa cap tivité, sur les bords du Paraguay, par l’étude
de toutes les productions naturelles de ce vaste pays, encore peu connu.
Puissent nos voeux le rendre bientôt à la liberté et aux sciences !
II ne manque donc p iu s , pour compléter les bases de tout le système
végétal de l’Amérique, qu’une connoissance plus approfondie de la partie
Sud de ce vaste continent, qu’un examen plus détaillé des terres dites
Magellaniques, déjà entrevues par Pernetty, par Commerson et par Forster,
et dont les îles Malouines doivent faire partie, puisque, indépendamment
de leur position rapprochée, elles nous offrent des productions analogues,
et souvent même toutes semblables à celles qu’on a observées dans le
détroit de Magellan.
En attendant qu’un naturaliste soit assez heureux pour obtenir du
gouvernement les secours indispensables pour l’exploration de ces régions
périlleuses (3), nous avons pensé qu’il seroit de quelque utilité de
présenter aujourd’hui le tableau de nos observations faites aux îles
(1) Depuis que ce travail est fa it, M. Robert Brown a publié la Flore de l ’ ile M e lv ille ,
située entre 74 et 75» de latitude septentrionale, et entre 1 10 et 1 12“ de longitude à l’occident
du méridien de Greenwich ( 112» et 1 14° à l’Ouest de Paris).
(2) C e naturaliste , qui a publié la Flore des A n t ille s , n’a pas voyagé.
(3) C e voeu étoit à peine exprimé, lorsque nous apprîmes qu u n navigateur anglais célèbre,
M. le capitaine Phillip Parker King, formoit une expédition de géographie et d’histoire naturelle
pour ce point important. T o u t le monde sait que M. King est aussi savant naturaliste
que profondément versé dans l’étude des sciences nautiques. Q u e ne doit-on pas espérer d’un
voyage dirigé par un ch e f aussi distingué i