
caiyptranthes, melaieuca, et parmi ces derniers, le melaleuca leucadendron
(caya-put) , que les indigènes nommoient kaijou-poun , dont on retire
une huile essentielle verte , très-aromatique , utilement employée contre
les maux de dents qui désolent en général les Timoriens ( i) ; [hibiscus
tihaceus [ Uou ] , formant des arbres de trente à quarante pieds d’élévation.
Nous citerons le manguier [mangifera indica] à fruits aromatiques,
jaunâtres, très-succulens; de nombreux anones, tels que Xuvaria cananga,
les anona squamosa et muricata, les michelia [ cGnipalia ] et m.
sericea [ ic6;a,„pal,a ], de ia famille des magnoliacées , à odeur suave et très-
pénétrante; des légumineuses en arbre, parmi lesquelles on remarque les
erythrina indica et corallodendron [ ] , qui sont épineux, à fleurs ponceau
v i f et à gousses torulées ; Xinga farneiiana , à pulpe rouge - brun ,
très - astringente ; le ben ( hyperanthera moringa ) ou mourongue ; arbre
droit, svelte , d’une grande élégance ; le poincianapulcherrimd; Xeschinomene
grandiflora [sesbaniagrandiflora, P ers ., ou agatigrandiflora, D. C . ), nommé
par les indigènes; une casse en arbre [cassia flstula) , ou espèce
nouvelle, qui se distingue par ses larges fleurs roses , ses grandes bractées ,
et sur-tout par ses longues siliques noires qu’elle porte en même temps ,
ce qui lui donne un aspect charmant et fort original ; des sterculia
à feuilles et à fruits palmés ou digités; une buttnériacée du geme guaiuma !
nommée pah solder frea par les Hollandais; un fliyphus à feuilles blanchâtres
; des apocynées en arbre [piumeria ) , dont l’une porte à Dillé
ie nom de Sant - Antonio ; des homhax [Up,.i ] , Xharrisonia Brownii,
planche 10 3 , arbrisseau épineux à fruits bacciformes [capsula haccata ),
noirs, tétraspermes, remarquable par ses caractères botaniques, qui le
placent entre les rutacées et les sapindacées ; des cotonniers, gossypium
indicum [ fo-iK,.!,, ] ; Xaverrhoa bilimbi et Xav. carambola [ kiMoniicfo, ] , à fruits
anguleux acides; des croton arborescens ; le phyllanthus rhamnoides [ Immâio ],
a capsules charnues ( capsula haccata ) noires ; ie tribulus cistoidcs, le ja -
tropha curcas [ kfmkta ] , ie limonia trifoliata ; une labiée odorante, hyptis,
plante recherchée des navigateurs, et dont on fait une boisson théiforme ,
tonique et fort agréable au g o û t , &c. A cette longue énumération je
(1) Ce tte huile est aussi la panacée desT imoriens; nous y reviendrons plus tard, en parlant
des plantes médicinales étudiées pendant le voyage.
dois réunir encore, le josephinia imperatricis, le vinca rosea, et de nombreuses
plantes herbacées, pour la plupart cosmopolites, telles que X aspidiumunitum,
le pteris indica [fifayMi], le plectranthus australis, le cenchrus caliculatus,
[’hedyotis diflusa, \e jussieua villosa, les convolvulus insularis, c. purpureus,
c.obscurus, c.fllicaulis, c. cymosus, c. riedlei, Xasclepias gigantea [louU] , que
les Malais nomment ko-ml-.o, \e .cucumis dudaim , le boerhaavia mutabilis,
un campuleia, Aub. du P e t i t -T h . [huchnera ou piripea), les elephan-
thopus scaber et spicatus, des clitoria, des cassytha, des amaranthiis, des
achyrantcs, de nombreux cissus, des honnaya [ gratiola) , d innombrables
justicia, et des barleria vénérés des Malabares, des Chinois, et
probablement aussi des peuplades des M o lu q u e s , qui en ornent leurs
tombeaux, enfin, le capparis sepiaria et le capparis mariana : ce dernier
se retrouve à Rawak, aux îles Mariannes, aux îles Sandwich, et probablement
aussi dans tous les archipels de l’Océanie occidentale.
Ces plantes forment, avec les sagoutiers [sagus rumphii ) , les lataniers
[latania), les aréquiers [areca olerácea), les bananiers [musa paradi-
siû.CÛ,'^ , les cocotiers ( cocos nucifera ) kfoyni , les goyaviers [psidium
pyriferum ) , les papayers ( carica papaya ) , les eugenia malaccensis
et jambos, ie mespilus japónica, 8cc...,, la masse de la végétation qui
entoure les établissemens.
Cette végétation offre un caractère particulier d’originalité qui errj-
beliit toujours un pays , et fait goûter ainsi au naturaliste les charmes
de la nouveauté, sans lesquels il n’auroit ni assez de force ni assez de
courage pour supporter les privations qu’il s’impose, et sur-tout l’action
accablante de ces climats brûlans (i).
Cependant, ces végétaux si remarquables par leur ensemble pittoresque,
par les richesses qu’ils d éplo ient, étoient-ils primitivement étrangers
à T imor! Je ne le pense pas : tout en reconnoissant d’ailleurs que
( i) J’ai déjà dit que chaque localité offroit une odeur particulière. T im o r e s t, je c ro is , de
tout le voyage , le lieu qui présente le plus évidemment ce phénomène.
II ne faut pourtant pas confondre l’odeur remarquable que les hommes donnent à tous les
lieux qu’ils habitent, avec celle qui p rov ient, soit du s o l , soit des végétaux qui le recouvrent.
L odeur des hommes de T im o r , v ive et pénétrante, imprègne leurs cases et même tous les corps
qu’ils touchen t, et de telle so rte, que , long-temps avant d’y ar riv er, on a senti un villa g e ,
une cabane isolée.
Voytigi! de Wranie. — Botanique. ^