
qui ne renferment qu’un seul faisceau arrondi, libre, de fibres médiiT
liformes; leurs rameaux sont dichotomes, à bourgeons prolifères, &c.
L ’ordre que je propose d’établir dans la disposition des groupes, est,
à mon sens, le plus méthodique. J’avoue pourtant qu’il me laisse quelque
incertitude relativement aux genres que je range dans chacun d’eux :
il en est plusieurs, en effet, que je ne connois pas positivement, e t ,
dans leur classification, je n’ai pu être guidé que par l’analogie.
Reunir les fongeres par groupes naturels auroit de grands avantages,
si les élémens qui composent ces piantes, formoient une suite régulière
de transitions. Mais la marche qu’a suivie la nature échappe souvent
aux recherches, et force à se contenter d’ime approximation plus ou
moins rigoureuse. Aussi nos classifications ressemblent-elles à des fleuves
dont le cours est souvent interrompu par des cascades.
Les tégumens et ies nervures, pris isolément, sont des caractères
assez sûrs; et cependant il nous a été impossible de former aucun
groupe en les prenant exclusivement pour guides. Mettre toutes les
fougères à tégumens d’un côté, et toutes les fougères sans tégumens de
l’au tre , n’auroit pu se faire sans rompre les rapports naturels. Il en est
de même des nervures, qui pourront fournir des divisions assez certaines
dans les genres (ou constituer des sous-genres ) , mais q u i, en général, sont
des indices trop équivoques pour servir de base à un classement plus étendu.
C est donc sur l’union des caractères généraux fournis par l’organisation,
et des caractères des sores, que reposent les fondemens des groupes
que nous venons de proposer (page 261 ).
Si je comprends bien les genres des différentes sections, les acros-
tichées se lient insensiblement aux hémionitidées, et celles-ci aux aspléniées,
comme les aspléniées aux aspidiées; des aspidiées aux polypodiacées
le passage est tellement bien tra c é , qu’il me reste encore beaucoup
de doutes sur l’identité générique d’un assez grand nombre de
plantes de ces deux grandes sections. Des polypodiacées aux cyathées,
la transition est encore naturelle; il en est de même des cyathées (i)
aux dicksoniées, des dicksoniées aux davalliacées, des davalliacées aux
(1) Quelques cyathees ont aussi des rapports de fructification avec les aspidiées.
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hyménophyllées, et des hyménophyllées aux schizolomées par les Iindsæa.
Les schizolomées ayant appartenu pour la plupart aux ptéridées , leur
rapprochement se trouve suffisamment justifié. Maintenant on passe
facilement des ptéridées aux cératoptéridées, malgré la forme de leurs
sporanges; des cératoptéridées aux blechnées , des blechnées aux doodiées,
de ces dernières aux adiantées, et enfin des adiantées aux notholénées,
dont on pourroit peut-être ne former qu’un même groupe.
Nous ne tracerons point ici les caractères généraux qui justifient
cet enchaînement; il suffira de répéter qu’ils résultent de nos observations
précédentes, tant sur l’aspect, l’organisation, la forme et l’ensemble
des nervures, des écailles, la coupe transversale des tiges et des
pétioles, que sur les organes propres de la reproduction.
L ’union des cheilanthes et des notholæna aux adiantées paroîtra peut-
être au premier abord un peu forcée; mais on s’en fera ime idée différente,
si l’on considère que les raisons principales qui nous ont déterminés
à l’adopter, sont ces rapports d’organisation, de fructification, qui ont
fait réunir les cheilanthes et sur-tout les notholæna aux acrostichum, avec
lesquels presque tous ont été confondus.
En effet, si l’on dispose les sections que nous venons de proposer
(pages 261 et 262 ), de manière à former tm cercle, et que le genre
notholæna touche au genre acrostichum (page 2 63) , on aura une série
de rapports également naturelle, soit qu’on prenne de droite à gauche
ou de gauche à droite.
Nous ne proposons de distribuer ainsi les fougères par groupes, que dans
l’espoir de faciliter leur étude , et conséquemment d’être utile à ia science.
Si cette innovation obtenoit des naturalistes un accueil favorable, des
phrases caractéristiques de ces groupes, fondées sur le double rapport
de la végétation et des organes reproducteurs, seroient nécessaires (i).
A u cas où ils en jugeroient autrement, nos bonnes intentions sont un
titre à leur indulgence, que sans doute nous n’aurons pas invoquée ici
vainement.
( i ) D iso n s , à ce sujet, que nous avons déjà préparé une méthode analytique {cldvisfilicum)
qui pourra être de quelque utilité dans la détermination des classes, des groupes, des genres, et
même des espèces.