
nôtre, et fournit plusieurs variétés à tiges rouges, jaunes et blanches.
La végétation des plaines est d’une uniformité fatigante ; elle ne se
compose, en apparence du moins, que de gramens très-serrés, entre
lesquels on voit sortir, dans certaines localités, quelques pieds de chiliotrichum
amelloides, Cass. [amellus diffusus, W illd .) , de juncus grandi-
fiorus, de haccharis tridentata, Pers. &c. Le sol est un terrain tourbeux,
humide et chaud, d’une très-grande épaisseur.
Ces masses de graminées se composent de Xagrostis magellanica, L . ,
ag. cespitosa ; aira flexuosa, L. ; avena redolens, Vers. ; avena phleoides,
d’Urv. ; festuca magellanica, Eamk. ; festuca erecta, d’Urv.; arundo antárctica,
d’U rv .; arundo alopecurus; arundo pilosa : on y trouve encore des
cypéracées, telles que les uncinia macloviana, carex honariensis, Desf. ; c.
cristata, d Urv. ; c. fuscula, d’U r v .; c. similis, d’U rv.; c. macloviana,
d Urv. ; c. acaulis, d’Urv. ; scirpus melanostachys, d’Urv. ; j. hrevis, d’Urv. ;
iei juncus magellanicus, scheuchieridides et grandiflorus, &c. On découvre
bientôt, parmi toutes ces plantes, une prodigieuse quantité de lichens , de
mousses et de jungermannes ; les lycopodium selago et magellanicum, Xhymenophyllum
cespitosum, le lomaria alpina [stegania alpina), et autres
plantes cryptogames , ainsi que de nombreux végétaux herbacés et l i gneux
, au nombre desquels on distingue sur-tout le lucet musqué ( myrtus
nummularia, Poir. ), à fleurs blanches, à baies roses, odorantes et d’un
goût exquis; le gaimardia australis, X astelia pumila, X oligosporus emarginatus,
\ aiorella lycopodioides, Xoreoholus obtusangulus, L tc ., formant des
gazons pelotonnés très-durs; le luiula alopecurus, D esv., à têtes ovales,
cotonneuses; ie sisyrinchium filifolium , à fleurs purpurines; X arethusa lutea
et i epipactis lessonii ; ie primula farinosa ; ie calceolaria forthergilìii, W illd .;
le gentiana magellanica; gnaphalium consanguineum, misandra magellanica ■
plantago monanthos; les aiorella daucoides, ranunculus et chamitis; ranunculus
maclovianus ; r. exiguus; oxalis enneaphylla, de six pouces à un pied
d’élévation.
Les beux plus humides ou fangeux offrent d’immenses quantités de
marchantía polymorpha et polychnemos, de sphagnum acutifolium, lysimachia
repens, caltha appendiculata, sagina procumbens et crassifolia, callitriche
verna, misandra magellanica.
Dans les nombreux étangs, croissent le/¿woje//« tenuifolia, Xaibila magellanica,
le caltha sagittata, le montia linearifolia, les myriophyllum elatinoides
et ternatum, &c.
Mais c’est au bord des ruisseaux , dans ies anfractuosités humides
du so l, que se trouvent plus particulièrement le callixene marginata, le
galium trifidum, le cardamine hirsuta, Xalopecurus magellanicus, et sur-tout
le nerteria depressa, qui semble éviter la lumière et la foible chaleur du
soleil. Ee' ranunculus hydrophilus flotte sur toutes les eaux courantes.
Sur le penchant des collines humides, et notamment le long de ces
énormes traînées de roches qui sillonnent ie flanc de toutes les montagnes
et indiquent autant des torrens souterrains, se trouve le beau
lomaria setigera [lomaria magellanica! ). Cette p lan te , qui recherche le
voisinage des eaux courantes, paroît cependant fuir la trop grande humidité
des lieux marécageux; aussi ne la rencontre-t-on jamais dans
les plaines. Il en est de même du singulier bolax gleharia, qui forme
des touffes ve rte s , denses et fermes, quelquefois hautes de trois pieds
et épaisses de huit à dix. Toutes ies parties de cette plante sont
remplies d’un suc gommo-résineux blanc qui rougit et durcit promptement
à l’air. Cette matière est assez abondante ; elle forme des larmes
rondes de la grosseur d’un pois. Ne pourroit-elle pas être utilisée
dans la médecine ou dans les arts!
Quelques roches nues du sommet des montagnes produisent encore
le superbe physcia sepeacea, dont les rameaux ressemblent si bien aux
longs bras des poulpes; le cornicularia flavicans, Pers. [usnea aurantiaco
atra, B o ry ; lichen aiirantiaco - ater, J a cq ., ou variété jaune de
Xusnea melaxantha ), qui représente de petits arbrisseaux droits , très-
serrés ; le gnaphalium lycopodioides et Xhymenophyllum cespitosum, déjà
observé dans les plaines parmi les racines des autres végétaux. Ici il
forme de petites boules pelotonnées, très-denses, qui remplissent tous
ies interstices des rochers.
Enfin si nous suivons M. d’Urville jusqu’au mont Châtellnx , élevé
de 585 mètres au-dessus du niveau de la mer, nous verrons ces vé gétaux
dégénérés se dégrader encore ; nous y trouverons Xaspidium mohridides,
Bory; le cenomyce vcrmicularis, Xioty, Xoxalis pumila, d’U rv .;