
de la reproduction ; 7.° l'arrangement systématique des fougères en
familles et sections; 8.° les genres; 9 .° ies espèces; et 10.“ enfin leurs
noms indigènes et ie peu de renseignemens que j’ai recueillis sur leurs
propriétés, leurs usages, &c. Puisse ce coup d’oeil rapide jeté sur un
sujet aussi vaste, mériter i’attention et l’assentiment des naturalistes , et
servir de guide un jour aux jeunes botanistes de nos ports appelés comme
moi à faire de longues et périlleuses navigations !
G É N É R A L I T É S .
Les fougères sont très-nombreuses dans la nature : elles se rencontrent
dans tous les pays, par toutes les latitudes. Mais c’est principalement
sous la zone torride q u e , comme les autres végétaux , elles se multiplient
davantage et prennent des développemens qui sont dus à
l ’beureuse influence du climat sur ces êtres organisés. Elfes affectent
toutes les formes, toutes les dimensions, depuis Xhymenophyllum caspi-
tosum, qui n a que de i à 3 iignes de longueur, et dont on ne peut
distinguer exactement les divisions qu’à l’aide d’une forte loupe ou du
microscope, jusqu’à celles qui, pour les proportions, le port et l’élégance,
ne le cèdent en rien aux palmiers ies pius majestueux.
Les fougères croissent aussi dans tous les terrains ; mak elles se
plaisent sur-tout dans les lieux ombragés, humides, au sein des forêts ,
sur le bord des torrens, dans les anfractuosités des ro ch e rs, ainsi que
sur les racines, Je tronc et les rameaux des vieux arbres, o ù , selon les
localités, elles viennent également bien.
Quelques-unes prospèrent dans les cantons tourbeux des îles M a louines;
mais, excepte le pectinata du Cap de Bonne-Espérance,
et le schiiaa australis des dunes arides de ia baie Française, c’est vainement
quon en chercheroit (i) dans les sables nus des rivages : aussi
n’a i-je apporté aucune fougère de l’affreuse baie des C h ien s-Ma rin s,
(1) Je ne généralise que pour les plantes recueillies dans le voyage àe F Uranie. S ’il m’arrive
quelquefois de m’éloigner de cette règle, ce ne sera qu’afin de donner des exemples nécessaires
à l’intelligence des faits que j’exposerai.
uniquement formée de sable e t , sur quelques points isolés de la côte,
d’une sorte de grès provenant de ce même sable agglutiné par un
ciment carbonaté marin.
Si l’on excepte le ceratopteris gaudichaudii de M. Ad. Brongniart ,
et peut-être ies autres espèces de ce genre, toutes les fougères, même
les hymenophyllum les plus ténus , sont vivaces.
S. I. R A C I N E S .
Les racines proprement dites (i) des fougères sont fibreuses, plus ou
moins capillacées, rameuses, et recouvertes d écaillés ou poils très-delies,
courts , ordinairement bruns, mais qui passent de cette couleur au jaune
doré. Ces poils varient à i’infini ; pour peu qu’ils aient de iongtieur, ils
sont articulés. Rares dans quelques genres [polypodium), ils sont très-
abondans dans d’autres [hemionitis). Selon le mode de développement
des fougères, les racines sont éparses ou fasciculées ; caractères constans ,
toujours en rapport avec la disposition des feuilles [frondes), et qui me
fourniront bientôt le sujet de quelques considérations générales. Les
dimensions des racines changent selon les espèces, e t, dans ces mêmes
espèces, selon ies terrains ou les climats ; mais en général elles ont peu
d’étendue. Elles offrent au centre un faisceau de fibres médulliformes
dont je ferai connoître plus ioin l ’origine.
§. I I . T I G E S ( C A U D E X , F R O N S , S T IP E S ) .
Ainsi que ies racines, les tiges des fougères sont de plusieurs sortes
bien distinctes; ce qui nous oblige à les diviser en classes et en ordres,
de ia manière que voici :
C L A S S E I.''': Fougères à tiges rampantes ou grimpantes, peu rameuses.
Elles se subdivisent en deux ordres.
O R D R E I.':’' Tiges rampantes, charnues, tendres, aqueuses et cassantes,
tant qu’elles sont vivantes, offrant dans leur coupe transversale plusieurs
lignes de vaisseaux fibreux médulliformes (2) colorés,
(1) Quelques botanistes confondent encore certaines tiges de fougères avec les racines.
(2) Sorte de tissu vasculaire ( tu b u la ire , de M. de Mirbel ) , satiné.
Voyage de l ’ Uranie. — Botanique. J ^