
V O Y A G E A U T O U R D U M O N D E ,
surface des e au x , ressemblent à autant de vigies placées par la nature
pour signaler les écueils dont cette côte est hérissée.
Si nous en jugeons par les nombreuses cascades q u i, du sommet des
montagnes à p ic , s’élancent dans la mer, le pays doit être abondamment
pourvu d’eaux courantes.
C H A P I T R E X IX .
I L E S M A L O U IN E S T
P e r n e ï t y , Commerson et Forster ont observé et recueilli des plantes
au détroit de Magellan et dans quelques autres parties de la Patagonie,
de ia Terre-de-Feu et même de la Terre-des-États. MM. de Jussieu,
de L am a rck , & c . , les ont décrites avec cette supériorité de talent qu’on
leur connoît. Plusieurs écrits ont également été publiés sur les végétaux
des îles Malouines, et on leur a trouvé les plus grands rapports avec
ceux des lieux précités.
Dom Pernetty faisoit partie du voyage entrepris par Bougainville pour
établir sa colonie des îles Malouines; il est, je crois, le premier naturaliste
qui ait donné des descriptions, sinon botaniques, du moins très-
détaillées et sur-tout fort ingénieuses, des plantes qui croissent spontanément
dans cet archipel. C e t homme distingué se montra observateur
aussi intelligent que savant écrivain : il ne s’est point borné à la simple
description des corps naturels qu’il a trouvés dans ces îles ; il nous en a
transmis des figures qui décèlent à-la-fois le dessinateur habile et le
fidèle interprète de la nature.
Trois mois environ de recherches nous ayant fourni d’assez abondantes
récoltes et des renseignemens divers sur les végétaux de ces
îles, nous eûmes l’honneur d’offrir à l’A cadémie des sciences ( le 4 avril
1825 ) un manuscrit ayant pour titre, F l o r e d e s î l e s M a l o u i n e s . Il
contenoit l’indication des plantes recueillies sur ces île s , la description
( i) Je ne puis placer ici les nombreuses observations que j’ai faites sur ies plantes des îles
Malouines; elles se trouveront dans leurs familles respectives. Je donnerai seulement un extrait
de mes généralités sur l’ensemble de la végétation de ce p a y s , et le tableau méthodique des
espèces qui y ont été observées jusqu’à ce jour.
Afin de rendre ce travail un peu plus complet, j’y réunirai, sous la forme de notes, la copie
littérale des descriptions de M. d’U rv ille , sur toutes les plantes nouvelles qu il a rapportées.
Piir c e m o y e n , les b otanistes au ron t dans ce t o u v ra g e tous les élémens de la F l o r e DES ILES
M a l o u i n e s ,