
des naturalistes , c’est q u e , parmi ces dernières, il se rencontre un
très-grand nombre d’espèces identiques avec des plantes retrouvées
plus tard aux îles Sandwich, à des élévations et sous des influences à-
peu-près semblables; telles sont, le mimosa heteraphylla, le scirpus iridi-
fo liu s , Bory [machærina restioides) ; le polypodium pendulum , X acrostichum
splendens, Xasplénium erectum, le sida rotundifolia , et plusieurs plantes
qui appartiennent également à d’autres localités, telles que Xadiantum
capillus veneris, le marsilia quadrifolia, &c.
Les productions végétales économiques et commerciales de cette île
sont trop nombreuses et trop bien connues, pour qu’il soit nécessaire
de les signaler ici : j’indiquerai seulement quelques plantes qui croissent
spontanément, et dont les propriétés médicinales sont fort estimées. De
ce nombre sont : I ’aintayitTc ( hypericum.^ lanceolatum ) ; le j^ixaiii , j^aljaiu OU jalîoii.
[angræcum fragraiis, du Petit-Thou ars), connu aussi sous le nom de thé
de l’île Bourbon , dont effectivement on fait une boisson théiforme
stimulante des plus agréables; l’aya-pauoi, [eupatorium aya-pana) , qui y
fut porté du Brésil par un navire français.
CHA P ITR E VII.
B A I E D E S C H I E N S -M A R IN S N O U V E L L E -H O L L A N D E
DÈS qu’on aperçoit les côtes uniformes de cette partie du continent
austral, et sur-tout dès qu’on en touche le sol sablonneux, il est facile
de prédire que la végétation, quelle q u e lle s o it , doit ê t re , à bien peu
d’exceptions près, uniforme sur ie bord du rivage, sur le penchant des
dunes comme sur leur sommet.
C e ne sont, pour la plupart, que des plantes misérables, des arbrisseaux
rabougris , couchés, débiles, qui végètent péniblement et se disputent
en quelque sorte le peu de vie que donne cette terre desséchée. T o u s ,
si l’on excepte le gyrostemon ramulosum et le gyrostemon cotinifolium , à
tiges ligneuses, droites, à feuilles vertes et fraîches, qui contrastent
singulièrement avec le reste de la végétation, tous, dis-je, ont un air
triste et languissant. Aussi ne peut-on mieux comparer l’état des végétaux
de la baie des Chiens-Marins qu’aux petits arbres d’une plaine de nos
climats, qu’un coup de vent auroit déracinés, froissés contre le sol, et
qui ne recevroient plus de sucs nourriciers que par le secours de quelques
fibres restées en terre malgré l’action de la tourmente.
Ces végétaux, dont l’ensemble fatigue la vue, et fait sur l’ame une
impression pénible, offrent, dès qu’on les examine en détail, un intérêt
d’autant plus grand, d’autant plus v if, qu’il .surprend en quelque sorte les
sens de (’observateur, forcé, comme malgré lui, et contre son attente,
de revenir à une opinion infiniment moins défavorable , et de passer ,
par une transition rapide, de l’indifFérence au ravissement. Dès qu’on
ouvre une fleur ou un fruit de distyHs, de leschciiaultia, de comniersonia,
(ïheterodendriim , de kcraudrenia, de diplolæna , de labichea , et sur-tout
de gyrostemon, dont les formes nouvelles sont si étonnantes et si varices,
comment ne pas admirer la puissance illimitée de la nature, dont les
oeuvres, toujours b e lle s , sont trop souvent voilées à nos regards ;
I o)'tíírí ik l'Uranie. — Botaiik|uc. ^