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phlegmaridides, on observe un phénomène fort remarquable et bien
digne d etre signalé.
Le faisceau unique de fibres médulliformes donne naissance, vers
la base, à des rameaux alternes qui restent au centre de la tige et
descendent ainsi parallèlement au faisceau principal, jusqua i’extrémité
inférieure, où ils sortent enfin pour constituer les racines.
Ces racines sont rameuses, entourées d’une sorte d’écorce formée de
fibres noires, cassantes , vitreuses, et dont ie haut se prolonge au
centre de la tige, jusqu’au point de départ du rameau fibreux radicifère.
C e fait sembleroit démontrer que les lycopodes n’ont pas une ligne
de démarcation bien tracée entre le système aérien et le système terrestre.
Un autre fait non moins remarquable, et que nous avons déjà
cité dans l’organisation des fougères en générai, c’est que l ’intérieur des
racines de ces plantes est en tout semblable à i’intérienr des tiges, et
que si ces parties diffèrent entre elles, ce n’est évidemment que par ia
nature des tissus extérieurs ou corticaux.
Dans toutes ies plantes de cette classe, comme dans les autres fougères,
les feuilles proviennent d’une division du faisceau des fibres
médulliformes. Je pensois avoir trouvé des exceptions dans le lycopodium
aristatum du Brésil et dans les bernhardia; mais^ c’est une erreur qui venoit
de ce que la première de ces piantes o ffre, indépendamment de ses
vaisseaux fibreux du centre, un tissu subcortical analogue au tissu
cellulaire des dicotylédones : malgré l’analogie qui existe dans la contexture
des fibres extérieures et intérieures des bernhardia, je suis convaincu
maintenant que les feuilles ou écailles, comme les fructifications,
partent des vaisseaux fibreux du centre.
Il me resteroit encore à parler des organes de la fructification dans
ies lycopodes, de la forme des capsules (sporanges) et de la diversité
des sporules, sur-tout dans ies lycopodes flabellés, qui ies ont à-la-
fois formés d’une poussière très-ténue et de globules sphéroïdes, sortes de
coques de dimensions diverses, qui s’ouvrent au sommet en trois valves
ou dents, pour donner passage à une matière fluide, onctueuse , puis
pâteuse, et enfin , par suite de temps , sèche et pulvérulente. Les sporules
des vrais lycopodium, quelles que soient leurs dimensions, sont oelobuleux
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à la base, triangulaires au sommet; les bernhardia ont les leurs ellipsoïdes
, subréniformes.
L Y C O P O D I U M , L ., S w a r t z .
§ I. P H L E G M A R I Æ . — Spicis sessilibus, dichotomis.
1. L y c o p o d i u m p h l e g m a r i o ï d e s . PI. 2 3 .
L . caille dichotomo e re c to ; foliis quadrifariis , alternis, o v ato -lan c eo la tis ,
a cutis , superficialibus minutis ; spicis sessilibus, tetragonis, elongato-dicho-
tomis , raro foliosis , terminalibus ( 3-6-poIIicaribus ) ; squamis triangularibus
, ca rin atis, obtusis ; capsuiis maju scu lis, reniformibus , sessilibus
inter squamas.
In insulis M oiuc c is ( Ra wa k ) , ad arborum ramos.
Les tiges de ce lycopode sont quadrangulaires, dichotomes, droites,
recouvertes par des feuiiies inégales, alternes sur quatre rangs, et appliquées
sur la tige de manière à ne former qu’un seul plan. Ces feuiiies
sont ovales-iancéolées , entières, pointues , très-vertes , luisantes ; celles
des deux rangées supérieures sont plus petites.
Cette plante porte des épis longs de 3 à 6 pouces, quadrilatères,
dichotomes, souvent feuiilés à ieur sommet ou sur quelques points de
leur étendue; preuve que ies écailles des épis ne sont autre cbose que
des feuiiies dans un état particulier d’avortement : ce qui le démontre
peut-être en co re , c’est que ces écailles foliacées sont constamment dépourvues
de fructifications.
2 . L y c o p o d i u m p h l e g m a r i a .
Lycopodium phlegmaria (1). L . ; Willd. Spe c . p l. 5 , p a g . 10.
Lycopodium mirabile'. Willd, Sp. p l. 5 , p a g . 1 1 ; Swartz, Syn. fil. p a g 1 76;
L am a r c k , E n c y d . I I I , p a g . 6 4 6 .
L . foliis ovato-IanceoIatis, a cutis , subpetiolatisj, sparsis; spicis dichotomis,
brevibus.
In insulis Mariannis (G u am ).
(i) Nous pensons que de nombreuses espèces de lycopodium sont confondues sous cette
dénomination, et que si on les décrit un jo u r , la nôtre sera suffisamment caractérisée par ses
épis filiformes très-courts ( 10 à 12 lign e s), par ses feuilles étroites, & c .
Voyage de l'Uranie. — Botanique. J /