
'■') PRÉFACE.
Une tâche honorable, non moins pénible que celle de recueillir
et de préparer des col le ct ions , m ’at tendoi t à Paris.
Un an après notre ar r ivée, le G o u v e rn emen t me chargea du
soin de classer et de décrire les restes encore précieux de nos r ichesses
botaniques. C e travail eût été depuis long-temps t e rm in é ,
sans une grave maladie de poi trine dont je suis à peine rétabli.
J en avois contracté le ge rme dans les fatigues et les privat ions du
voyage ; les oc cupat ions trop assidues auxquelles je me livrai à
mon retour le dé v e lopp è ren t dans les premiers jours de 1823.
C e fâcheux cont re - temps n’a c ependant po int abattu m o n c o u rage;
et les analyses des plantes gravées attesteront mieux que
je ne saurois le dire , que tous mes instans ont été consacrés à
remplir les obligations qui m’é toient imposées.
.le ne me suis po int dissimulé les difficultés d’un pareil travail :
mais soutenu par le désir et l’espoir de me rendre utile aux
sciences et de procurer quelques avantages aux marins , j’ai mis
toute mon applicat ion à les surmonter. Puissent mes forces
n ’avoir point trahi mon zèle !
C e n t vingt p lan ch e s , représentant i 4o et quelques e sp è c e s , ont
été gravees a v e c le plus grand soin; et il n’a pas fallu moins que
la sagacité, la pat ience et le talent de M. P o i re t , qui lui seul
a fait et dessiné toutes les gravures de botanique , p our interpréter
et rendre avec exactitude les détails minut ieux des parties
des fleurs, ainsi que le port naturel de tous les végétaux figurés.
Q u e ce jeune peintre d ’histoire naturelle, digne fils du savant de
ce n om , r e ço iv e ici le sincère témoignage de ma gratitude 1
Je ne saurois m empe che r d ’exprirner aussi ma profonde recon-
noissance a MM. Des fonta ine s , de Jussieu père et fils, D e le u z e ,
PRÉFACE. vij
K u n th , ainsi qu’à la plupart des botanistes français , qui ont bien
voulu m ’ouv r ir leurs bibliothèques et leurs he rb ie r s , m ’aider de
leurs conseils et me diriger dans mes recherches.
M. P e r soon s’est chargé de la partie descript ive des c h am pignons
et des l ichens ; M. A g a r d h , savant botaniste suédois, a
déterminé toutes les tbalassiophytes ; enfin M. Schewaegr ichen a
mis le plus grand empre ssement à n omme r les mousses et les
hépatiques de ma col le ct ion. U n e co op é ra t ion aussi distinguée
sera sûrement remarquée des naturalistes, puisqu’elle assure à cette
partie de mon ouvrage un degré de perfect ion auquel je ne me
fusse jamais flatté d’a tteindre.
Paris , Mai 1 826.
C h a r l e s G a u d i c h a u d .