
Nous citerons particulièrement le ceramitim ruhrum, Xhydrodictyon uni-
Inhcatitm , le sphacelaria minuta, le solenia compressa, dont les e'normes
blocs de lave qui bordent le rivage sont tapissés ; Yulva lactuca ; les
spharococcus concinnus, intricatus et musciformis; les sargassum aquifolium et
cuneifoHiun ; Xamansia intricata, & c . , que la mer vomit chaque jour en
grande abondance sur les plages. Ces productions sont communes à
presque toutes les îles de l’Océanie occidentale et à beaucoup d’autres
parages.
Les plantes litto ra le s, si abondantes dans les Moluques et les Mariannes,
commencent à déserter les rivages des Sandwich : devons-nous
en chercher la cause dans l’éloignement de cet archipel ou dans la .
forme brisée de ses bords, dans la nature de ses roches brillantes , et
souvent vitreuses , dont la dureté résiste aux efforts de l’Océan?
Les établissemens situés sur le rivage, sont arrosés par quelques petits
ruisseaux échappés aux gouffres des montagnes ( i ) ou creusés par la main
des hommes. Placés de distance en distance, ils indiquent toujours une
plage ou un courant d’eau douce (2), et se distinguent de fort loin. Séparés
les uns des autres par des intervalles entièrement stériles, ils offrent des
bouquets de verdure d’autant plus b eau x , qu’ils contrastent singulièrement
avec la teinte grisâtre, sombre, et l’aridité de la partie des montagnes
qui forme le fond de ce tableau.
Des cocotiers [..L.i] croissent dans les sables : ils sont moins vigoureux,
il est v r a i, que ceux des Moluques et des Mariannes , mais forment cependant
encore des dômes de verdure de la plus grande magnificence ; ils
ombragent des milliers de cabanes, près desquelles les indolens Sandwi-
chiens se réunissent pour prendre leurs repas , pour se livrer à des jeux
divers , et goûter les douceurs du sommeil.
On y trouve aussi de vastes champs de bananiers [ ...ajfa ] ; de mûriers
(1) D e nombreux ruisseaux se forment sans cesse dans les parties boisées de ces îles; mais
presque tous se perdent à peu de distance en dessous dans les crevasses qui paroissent cribler
les flancs de ia montagne. A u ss i, en beaucoup d’endroits de cette partie de l’ île , quoique le
sol soit couvert de plusieurs pieds de ter re, nous l’entendîmes retentir sous nos pas avec un
bruit effrayant, et de manière à nous prouver qu’il renfermoit dans son sein, et même fort prè^
de sa surface, des cavernes immenses.
(2) Kayakakoua fait exception à cette règle.
à papier [ »ua-ouD ] , apportés des montagnes, où ils sont très-communs
et multipliés de bouture (i). Des arbres à pain [ou^on], des bancouliers
[ I.01I.IU.I.Í ] , le cordia sehestena Xeugenia malaccensis à fruits
roses de très-grosses dimensions; les gossypium indicum et arhoreumfnaof
Xhibiscus tiliaceus [Eaou,], cm hibiscus nouveau de ia section 5 [furcaria) de
M. Decandolle [h. youngiana), le morinda citrifolia [uoai.], le ricinus
inermis [o-Æo,], & c . , n’ont pu arriver originairement à ces île s , ainsi que
je l’expliquerai plus tard, que par la mer, soit que les courans ou les
hommes les y aient portés. Parmi eux on trouve aussi, avec profusion,
des melons [ ] , des pastèques [ ] , des potirons, des calebasses
[ ,Lu. ] qui acquièrent des dimensions surprenantes, et dont les naturels
font des vases de ia plus grande utilité : quelques pieds de vigne,
apportés depuis peu d’années, y sont cultivés avec succès; des ognons
jj ahakiviyc j , de 1 ail ( j , la patate douce jj cucda, J , I igname |j ou|. J ,
le piment [ .tlJ-ï ] , le pourpier [ ] , le tabac ainsi que la
r a v e , le c h o u , & c . , croissent maintenant à l’ombre des artocarpus ou
des santalum.
De vastes champs inondés bordent presque tous les torrens : ils sont
plantés de riz ; de caladium esculentum [ fwto ] et de ses nombreuses v a riétés
, dont les racines fournissent la principale substance alimentaire
employée dans ces îles : il y croît en outre plusieurs variétés de la canne
3. sucre iiouL ] , dont les chaumes acquièrent quelquefois lo pieds d’é lévation
sur 2 pouces et demi à 3 pouces de diamètre ; du poivre eni-
VT3nt aou«. et l-Aïoi-lioiiil ] , qui fournit une boisson spiritueuse [ ¿tao ] ; le
dracana terminalis [ tii], servant au même usage : les liqueurs qui en résultent
se nomment indistinctement ïAiiia,
On cultive de plus le curcuma lotî^Û. otéitci J , le gingembre ( amomum
lingtber), &c.
On trouve encore hors des cultures, le long des ravines et des routes,
une euphorbe sémi-ligneuse [ li.-U ] , une cucurbitacée [sicyos) pxti’imou ,
(i) Leur écorce sert à la fabrication de l’une des étoffes les plus solides préparées par les
indigènes.
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