geante d'interrompre les relations de confraternité et d union
avec une ville à laquelle nous sommes unis par nos baisons
et nos in té rê ts , et dont les aspirations sont unanimes hors de
la présence du tyran.
« La défense commune nous o b lig e a , en 18 18 , à suivre
aveuglément l’ordre de notre c h e f , qui nous fesait un devoir
d’émigrer et de nous rendre dans la capitale de l’Etat. Nos
malheureuses familles, nos riches fon d s , nos fertiles propriétés
furent ruinés à nos propres yeux. Enfin ce qui resta fut ahan-
doimé à l ’insatiable avarice d’un conquérant qui considéra ces
biens comme prise légitime faite sur des rebelles exilés. Nous subsistâmes
en aventuriers ju sq u ’à la bataille de Maypù. Les privations
et les autres misères que nous soulfrimes ne purent abattre
notre constance. Le bon ordre et la saine raison exigeaient que
fo n reconquît le p a y s, dont nous avions été privés, et qui forme
une partie intégrante du Chili ; mais des mesures tyranniques
et des vues oppressives firent retarder de dix a onze mois
cette impérieuse ob liga tion, ce qui donna à l ’ennemi le temps
de réparer ses pertes et d e v e n ir en force diviser 1 opinion. Il
en résulta une guerre c iv ile , qui a arrosé de sang nos fertiles
campagn e s, restées incultes par l’absence de ces bras q u i, outre
le bien qu’ils auraient pu faire à l’ag r icu ltu re , nous auraient
permis de compter sur des guerriers v a leu reu x , qui auraient
été en tout temps les soutiens de lE ta t, Et quel est le motif
d’un telle conduite? O ambition in fern a le! celui de voir les
villes ne point penser à leurs propres intérêts, et s accoutumer
â obéir serv ilement, pendant que leurs mandataires, sous de
vains prétextes, les dépouillaient de leur fortune e t assouvissaient
leur soif insatiable d’honneurs et de richesses. Misérables bourreaux
de l ’humanité ! Tigres d’H yrcanie ! asseyez votre trône
sur les coe u r s , et n o n , comme ces bêtes féroces , sur la force
des ba’ionnettes.
« Enfin l’on pensa à reconquér ir le pays. Le commandement
fut confié au général Freire. Celui-ci prit des mesures conformes
à sa vertu et a sa valeur ; mais elles n’eurent aucun effet par la
lâcheté et l’insubordination du ch e f q u ’il chargea de leur exécution.
Le gouvernement persuadé que ce général était incorru
p tib le , le dépouilla aussitôt du commandement et mit â sa
place le général Balcarce, qui eut ordre d’agir suivant des |)lans
particuliers. En e f fe t , il dirigea sa marche vers l ’en n em i, qui
suqiris par sa présence subite s’enfuit épouvanté, laissant de
riches dépouilles, que le général et certains corps p r ivilégiés ,
intitulés des A n d e s , se jiartagèrent comme récompense de leurs
valeureux travaux. L à s’arrêta là camp a gne , on la regarda
comme terminée, et les presses salariées félicitèrent le chef
expéditionnaire, q u i, en vertu de ce principe.... supposé, partit
avec célérité.
« C ’est ici que commence fépoque de nos plus durs travaux.
L ’ennemi existe de l’autre côté du Bio-bio. Les habitants des
campagnes voyant la disparition de l’armée patriote et le nombre
insignifiant des troujies laissé pour leur défense, s’alarment
en masse, demandant à se recommander à celui qui dans leur
pensée devait encore une fois dominer le pays. La province découragée
par le manque de secours se vit au bord de sa ruine
Freire, alors gouverneur, que pouvait-il faire, sans a rg e n t , sans
tro u p e s , sans cavalerie , et autres éléments de g u e r r e , dont on
le laissa entièrement p r iv é , si ce n’est de dépouiller le propriétaire
de l’unique bien qu’il possédait? Il demandait sans cesse
des secours et des munitions pour 11e point détruire l ’opinion
et terminer cette sanglante guerre civile. Mais le gouvernement,
imperturbable dans ses plan s, secourait avec des paroles, et
payait en éloges : politique des tructive, qui nous a enlevé de
neuf à dix mille hommes.
>< La malheureuse action de Fangal eut lieu; et il s’ensuivit
3 i.
F é v rie r