
 
		ociobic  nanier,  le  cocotier,  garnissent  les  haies  des  ja rd in s ,  et  l'ananas  
 sc montre  avec  é c la t ,  au milieu  des  enclos,  dans  toutes  les  clairières. 
  Des  cafiers  embellissent  ordinairement les  propriétés,  ou  
 croissent  aussi  la  v ig n e ,  le  figuier,  le  pécher  et  l ’amandier,  
 arbres  dont  le  feuillage  marié  à  la  v égétation  des  tropiques  
 flatte  a<»réablement  l ’oeil  de  l ’Européen  étonné.  Les  légumes  
 d’Europe  sont  encore  cultivés  dans  tous les  champs, et  il parait  
 qu’ils  réussissent  assez  bien.  Le  blé  et  fo r g e   croissent  dans 
 quelques  habitations. 
 Les  forêts  sont  peuplées  d’animaux  de  diverses  espèces.  C ’est  
 dans  f  épaisseur  de  leurs  réduits  que  vivent  les  singes,  les  paresseux, 
   les  a rmadilles,  les  serpents,  et  une  espèce  de  gros  
 lézard  que  fon   prend  facilement  à  fh am e ç o n ,  et  dont la  chair  
 offre  un  mets  que  les Brésiliens  trouvent  très-friand.  Parmi  les  
 oiseaux,  les  frég ates,  les  fou s ,  les  vau tou rs,  les  g ru e s ,  les  toucans 
 ,  les p e r roqu e ts,  sont  les  plus  commun s,  sans  excepter  les  
 b r illin t s   colib ris,  que  fo n   voit  voltiger  jjar nombreuses  volées  
 sur  les  arbres  en  fleurs,  et  jdonger  sans  cesse  leurs becs délicats  
 daus  les  calices  e n t ro u v e r ts ,  p ou r  en  sucer  la  liqueur  miellée;  
 ce  qui leu r   a  fait  donner par les Portugais le nom de chupaflores. 
 Parmi les  animaux  domestiques,  les  bestiaux  sont  peu  nombreux  
 : nous  n’avons  du moins jamais rencontré de  grands troupeaux  
 de  boeufs  et  de  vaches  ’ .  Nous  n’avons  vu  qu’un  petit 
 .  L a   c h a ir  d u   b oe u f   à  S a n ta -C a th a rin a   n ’est  pas  d’u n e   exc ellente  q u a lité   :  sans  
 d o u te   q u e   les  p â tu ra g e s   de  c e tte   p ro v in c e   s o n t ,  ainsi  que  c e u x ’de  la  p a r tie   o rie n ta 
 le   d u   P a ra g u ay   e t  de  la  m a jeu re   p a r tie   d u   Brésil  ,  p riv és  d’u n e   p a rtie   du   sel  qu,  
 e s t  in d isp e n sab le   à  la   p ro sp é rité   des  b es tiau x .  D o n   F é lix   d e   A z . i t i i , d an s  ses Essais  
 su r  l’h is to ire   n a tu re lle   des  q u a d ru p è d e s   d u   P a ra g u a y ,  a p rè s   av o ir a ttrib u é   l’o rig in e  
 de  to u te s   les  b ête s  à  c o r n e s ,  q u i  o n t  si  s in g u liè rem e n t  m u ltip lié   d an s  l’Am ériq u e  
 m é rid io n a le  ,  à  u n   ta u re a u   e t  .à  se p t  vaches  q u e   le   c a p ita in e   Ju a n  DE S x i.a z x k   a u r a it  
 tra n sp o rte s   d’A nda lousie  a u  Brésil  en  , 5/j6  ,  s’e x p rim e   ainsi  : 
 « D a n s   les  co n tré es  au  N o rd   d u   R io   de  la   P la ta   ,  o ù   Ton  ne  d o n n e   p o in t  de  sel 
 nombre  de  ch ev aux ,  d'ânes  et  de  mulets.  Les  cochons,  au  contraire, 
   sont  trés-multijiliés,  ainsi  que  les  volailles,  te lle s ’  que  
 poules,  canards,  oies  et  dindons.  Le  chien  est  commun,  et  fon   
 ne  peut  faire  un  pas  tlans  les  campagnes  sans  entendre  ce  gardien  
 fidèle  et  vigilant  des  habitations. 
 Les  côtes  présentent  une  très-grande  variété  de  poissons  
 excellents,  tjue  fournissent  en  abondance  les  lacs,  les  rivières  
 et  les  rivages  de  la  baie.  Il  en  est  une  appelée  bagres  jiar  les  
 habitants,  qui  fait  fo b je t  d’un  commerce  lu c ra tif :  on  la  pêche  
 ordinairement  dans  les  mois  de  novembre  et  de  décembre,  
 époque  où  elle  vient  par  bandes  nombreuses  sc  ré fu g ie r  dans  
 les  lagunes  c[ui  communiquent  avec  la  mer  :  on  la  conserve  
 sèche,  en  f  exposant â fa c t io n  des rayons solaires;  et, qu o iqu ’elle  
 exhale,  après  cette  préparation,  une  odeur  de  rance  très-désagréable  
 ,  ce  n’en  est  pas  moins un  aliment  que  les  Brésiliens  
 aiment  beaucoup.  On   en  exporte  des  bateaux  chargés  dans  les  
 ports  voisins  de  f ile .  D’antres  espèces  désignées  dans  le  |iays  
 sous  le  nom  de  tainhas,  róbales,  carapebas,  abondent  aussi  
 dans  la  baie  et  dans  les  lagunes ; on  les  [lêchc  eu  tout  temps,  et  
 il  s'en  fa it  une  gi-ande  consommation. 
 La  pêche  de  la  baleine  offre  une  branche  d’industrie  avanta- 
 «  au  g ra n d   b é t a i l ,  c’est  u n e   néc essité  p o u r  lu i  d ’av o ir  d u   b a r re ro   :  c’est  ainsi  q u ’on  
 «  nom m e  u n e   g laise  saline  o u   n itre u s e   q u e   re c h e r c h e n t  ave c  av id ité  les  tro u p e a u x   
 «  de  bètes  à  cornes  e t  a u tre s   a n im a u x ,  e t  sans  laquelle  ils.dépérissent  e t m e u re n t d an s  
 «  l’in te rv a lle   de  q u a tr e   mois.  D e p u is   la  la titu d e   m é rid io n a le   de  2 7 °   ju s q u ’au x   îles  
 u  M a lo u in e s ,  le  b é ta il,  en   g é n é r a l,  n ’a  pas  b e so in   de  b a r r e r o ,  p a rc e   q u e   les  eaux  
 «  e t  les  p.âtiirages  o n t  assez  de  s e l;  m a is ,  à  p a r tir   de  c e tte   la titu d e   en  v en a n t  au  
 «  N o r d ,  c e tte   glaise e s t n é c e s sa ire ,  e t  les  ch am p s  qui n ’en  c o n tie n n e n t  p o in t  n e   n o u r-  
 «  rissen t  ni  ch e v au x ,  n i  â n e s ,  n i m u le ts ,  n i boe u fs,  ni  ch è v re s,  ni  brebis. 
 «  L a  m o itié o rie n ta le   de  la  p ro v in c e   d u  P a ra g u ay  m an q u e   de  b a rré ro .  Il  p a r a ît que  
 «  c’est  la  m êm e  chose  d an s  la m a jeu re   p a r tie   du  Brésil :  cc  qui  fa it  q u ’on  y  élève  peu  
 «  de  t ro u p e a u x ,  e t  q u e   ceux  q u ’on   y  a  s o n t ,  comme d it B u ffo n ,  d’u n e   p e tite  s ta tu re   et  
 «  d 'u n e   c h a ir  d é sag réab le.  »