marquait de temps en temps son passage |)ar des incursions
sanglantes.
Pour achever le tableau que nous avons essayé de donner
des iles Malouines, il nous reste à faire connaître l'ile principale
ap])elée par les Anglais Falkland occidentale. Comme nous
u’y avons point aliordé, nous pourrions nous dispenser d’en
p a r le r , et renvoyer au V o y ag e du capitaine 'Weddell, déjà
cité. Mais nous croyons qu’il ne sera pas tont-a-fait inutile,
et que la plupart des lecteurs nous sauront cpiclque grc d’ajo
u te r , comme comjilément de notre tra v a il, les détails sni-
vaiils que nous avons extraits de l’ouvrage de ce navigateur;
ils intéressent, il est v ra i, ¡ilus particulièrement les marins,
mais ils n’en donnent pas moins une idée exacte de cette terre
qu i, comme oii le v e r ra, est parfaitement identique avec l’ile
Conti que nous venons de décrire.
L ’ile occidentale est plus grande que la précédente ; mais elle
est si découpée q u ’il n’est pas facile d’en déterminer la grandeur
avec exactitude. L a côte septentrionale présente plusieurs ouvertures
dont la principale est celle qui conduit au port Egmont:
on l’aperçoit d elà mer à une grande distance, et 1 on peut y navigu
er à pleines voiles sans aucun risque. C’est dans ce port que
l ’établissement anglais fut placé ; mais le site en fut sans doute
mal choisi. Les ruines d'une partie de la v ille existent encore
et se trouvent sur le côté méridional d’une montagne qui n a
pas moins de six cents ])ieds de hauteur. Les colons avaient
vraisemblablement leurs jardins à l’Ouest de celte montagne , et
ils devaient être en quelque sorte privés des rayons solaires
pendant la plus grande partie du jour. Il est dilficlle de concevoir
comment ils ont pu se décider à choisir une position aussi
triste et aussi défavo rable , à moins que ce ne soit pour la commodité
de l’ancrage.
Le havre est trop spacieux ; ca r, à cause de son extrême grandeur,
la communication avec la terre devient désagréable, lors- Déccmbr»
que les vents soufflent avec force. Le mouillage le ¡dus sûr est
auprès des ruines par 9 brasses d’eau, à environ trois quarts de
mille du rivage.
La meilleure aiguade se trouve au fond de la crique de l’établissement.
La manière la plus expéditive et la plus convenable
de faire l’e âû , c’est de renqilir les barriques à l ’heure de la marée
basse et de les transporter en radeau à bord du bâtiment. A
cent toises plus h au t, on trouve de la tourbe qui remplace avec
avantage le bois de chauffage, dont cette terre est privée; mais il
faut la faire sécher, et celle-ci n’est pas aussi bonne que celle
((ne l’on peut se procurer dans d’autres endroits.
Il y a peu d’années que cc port fournissait encore aux navigateurs
d’ab on d * its rafraîchissements; car il y avait beaucoup
de porcs, que les colons avaient déposés sur l ’île Saunder, oti
ils avaient multiplié; mais la race en est maintenant à-peu-
près éteinte. Les oies des montagnes, qui autrefois étaient de
même très-nombreuses, sont aujourd’hui devenues rares. A in s i,
les seules provisions qu’il soit possible de se procurer ici,
se réduisent à des oies et à des canards, q u i, vivant sur les
bords de la mer de substances marines, ont une chair désagréable.
Le principal mouillage après le Port-Egmont, est le havre
de West-Poiiit, situé à l ’extrémité Ouest de la presqu’île méridionale
de Byron’s Sound. Deux passages y conduisent, l ’un
au Nord e l l’autre au Sud. Le meilleur ancrage est auprès d’une
petite anse au côté Sud du havre par cinq brasses sur un fond
de sable et de vase. Sa latitude est de 5 i° 24 i 5” . On peut se
procurer de l’eau daus la partie supérieuse de l ’anse. Au fond
du h av re , il y a aussi un ruisseau d’e au , dans lequel on peut
prendre une es[)èce de mulet, que l’on trouve en abondance
pendant le jirintemps et l ’automne de cet hémisp hè re , ici et â
Voyage de la Coquille. — P a r t. « ist. 2 1